Ce nouveau film de et par Sean Penn était présenté en compétition au Festival de Cannes et en première au Festival du cinéma américain de Deauville. Il est inspiré du roman autobiographique de Jennifer Vogel « Flim-Flam Man: A True Family History » : cette jeune femme qui admirait son père quand elle était petite tentera une fois adulte de reconstruire sa relation avec lui. Elle se retrouvera en difficultés en découvrant ses activités de braqueur et de faussaire alors qu’elle début une carrière de journaliste d’investigation.
Un film qui semble avant tout réalisé par un père pour mettre sa fille Dylan Penn en valeur. Sean Penn essaye en effet depuis des années de faire décoller sa carrière d’actrice. S’il n’y a rien à redire au jeu de la jeune femme, qui a d’ailleurs reçu au Festival de Deauville un prix du Nouvel Hollywood, la réalisation est-elle en revanche très fatigante. Les longueurs, les effets de style, les changements d’époques…
Cette mise en abîme de leurs relations donnent plus l’impression d’une psychanalyse en devant caméra et ‘une promotion familiale, en reléguant au dernier plan l’histoire dont être censé être tiré le film. Rappelons que Sean Penn avait été hué à Cannes en 2016 lors de la présentation de The Last Face. Ce n’est pas cette nouvelle réalisation qui changera la donne. Espérons que l’exercice ne soit pas contreproductif pour sa fille.
En 1857, le lexicographe et philologue écossais James Murray (Sean Penn) est embauché pour compiler la première édition de l’Oxford English Dictionary, ouvrage qui deviendra un dictionnaire de référence. Il évalue cette tâche monumentale lui prendra entre cinq et sept ans. Le Professeur décide alors de lancer un appel à soumissions, espérant recevoir l’aide de nombreux collaborateurs bénévoles du monde entier… Chester Minor (Mel Gibson), un chirurgien militaire américain souffrant de schizophrénie et de syndrome post-traumatique depuis la guerre de Sécession, va débuter une correspondance avec lui et soumettre plus de 10 000 entrées pour le dictionnaire, alors même qu’il est interné dans un hôpital psychiatrique britannique pour l’assassinat d’un innocent lors d’un moment de folie.
Inspiré d’une histoire vraie, le film raconte de façon classique mais très prenante l’histoire passionnante de cette véritable épopée que fût la création de ce dictionnaire. Mel Gibson et Sean sont tous deux brillants dans leurs interprétations et offre un très beau duo, entouré par un casting de second rôles à la hauteur, parmi lesquels (Nathalie Dormer et Laurence Fox.
Mel Gibson avait acquis il y a de nombreuses années les droits du roman de Simon Winchester « The Surgeon of Crowthorne » (« le Fou et le Professeur », Flammarion), mais avait dû laisser le projet en suspens. S’il avait d’abord souhaité le réalisé lui-même, il laissa finalement les rênes à Farhad Safinia, avec lequel il avait écrit le scénario de son « Apocalypto » en 2006. Il s’agit ici du premier long métrage du réalisateur né à Téhéran et qui a notamment étudié au King’s College de Cambridge.
Ce film a connu bien des déboires, ce qui explique notamment qu’il soit sorti trois ans après la fin du tournage (2016). Il y a notamment eu des conflits entre certaines sociétés de production. Le tournage avait pris du retard, entraînant un dépassement de budget, et des producteurs ont refusé d’accorder au réalisateur cinq jours de tournage supplémentaires à Oxford.
En 2017, Mel Gibson et sa société de production ont même intenté une action contre Voltage Pictures, leur reprochant d’avoir refusé ces jours de tournages supplémentaires ainsi que le final cut du réalisateur. La justice l’a débouté de sa demande et le litige a finalement été réglé à l’amiable, mais Mel Gibson et Farhad Safinia ont préféré prendre leurs distances avec ce film, estimant que la version sortie ne leur convenait pas. Le réalisateur est ainsi crédité sous le pseudonyme de P.B. Shemran, tandis que Mel Gibson a refusé de participer à la promotion du film, à l’instar de Sean Penn.
Aux Etats-Unis, le film n’a connu qu’une sortie limitée en salles puis en vidéo à la demande. En France il est sorti directement en vidéo en 2019 et a ensuite été présenté hors compétition au Festival du Cinéma Américain de Deauville en septembre 2020.
Source : Club 300, Variety, Deadline, The Hollywood reporter, Deadline,Wikipédia,