Alistair Griffin Banks en conférence de presse

Le second long métrage de Alistair Griffin Banks, « The Wolf Hour » était projeté en compétition au 45ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Le réalisateur y avait déjà présenté en 2010 « Two Gates of Sleep ».

Il revient cette année avec un thriller psychologique à huis clos, dont l’héroïne est interprétée par Naomi Watts, également productrice du film. L’actrice livre ici une grande performance, portant entièrement le film. Elle y incarne June E. Leigh, ancienne romancière à succès qui vit recluse dans son appartement du Bronx. Alors que cette période de juillet 1977 est agitée par des émeutes et un tueur en série qui sévit, June est elle harcelée par un mystérieux individu. Inspiré par les personnages féminins forts, le réalisateur souhaitait se concentrer sur l’évolution d’un personnage qui avait autrefois une voix qui portait, qui avait le pouvoir de véhiculer des messages au monde, et qui se le voit soudain retirer.

Dans la moiteur d’un été new-yorkais, l’héroïne se trouve obligée de lutter entre ses démons intérieurs qui la confinent dans cet espace, jusque là son « sanctuaire » , et le harcèlement qui l’obligera à se confronter à sa plus grande peur. Pour se faire, sa créativité aura un rôle salvateur.

Le réalisateur a expliqué qu’ayant lui-même longtemps vécu dans un minuscule appartement de Chinatown, dépourvu de sonnette ou de téléphone, il a expérimenté cette isolement et claustrophobie. Ce projet est d’ailleurs entièrement le sien, pour lequel il n’a toujours envisagé que Naomi Watts. Si l’actrice n’était dans un premier temps pas disponible, ils ont par chance fini par se trouver. Après de longs échanges très personnels chez l’actrice, ils se sont lancés dans cette création. Tous d’abord à huis clos à l’instar de la protagoniste, puis ensuite avec le reste de l’équipe. A tel point que l’arrivée des autres personnages/acteurs dans ce petit décor d’appartement où ils ne travaillaient au début qu’à deux, a été vécu comme une intrusion par la réalisateur et l’actrice.

Si le jeu de Naomi Watts fait monter l’angoisse chez le spectateur du début à la fin, le réalisateur -qui précise s’être notamment inspiré de Polanski , Antonioni ou encore Bergman – a également joué sur des techniques spécifiques, comme par exemple la scène dans laquelle Jude se dirige vers la porte, qui ne comprend aucun contrechamp.

La musique, présente mais de façon subtile, joue également une grande,part dans le travail du réalisateur et qui contribue à l’angoisse qui se dégage. Le réalisateur a expliqué qu’il travaille depuis ses premiers court-métrages de lycée avec les mêmes amis devenus collaborateurs. « Ils ont la même compréhension et leur collaboration est intuitive » a précisé Alistair Banks Griffin.

Si le projet a été soutenu par le Sundance Film Institute, le budget du film était restreint. Et le fait que Naomi Watts soit toute à la fois l’actrice principale mais aussi la productrice, lui a permis de se rendre compte des contraintes matérielles et a suscité chez elle un investissement d’autant plus grand, souhaitant faire de son mieux dans les délai restreints impartis.

Le résultat à la hauteur des bons films du genre.

Adaptation d’un livre de Nicole Klauss, ce nouveau film de Radu Mihaileanu était présenté en avant-première au Festival. Si le réalisateur est français, la présence de son film dans cette sélection américaine s’explique par le fait qu’il ait été tourné à New York et en anglais.

Difficile à résumer sans trop en dévoiler, on peut cependant dire ceci: Léo aimait Alma. Séparés par la guerre, il lui écrira un livre dont il lui enverra un chapitre avec chacune de ses lettres. De nos jours, à New-York, une jeune Alma, fille d’une traductrice qui était appelée « la femme la plus aimée au monde » par son mari, découvrira un manuscrit inédit encore jamais traduit en anglais.

Une magnifique comédie dramatique, fine, sensible, intelligente, habillement structurée et parfaitement interprétée par Derek Jacobi. Très abouti.

A voir !

Ce roman est une incursion dans la vie d’un couple quadragénaire résidant dans le quartier de Soho à New-York. Peter est galeriste, Rebecca travaille dans l’édition; ensemble ils ont une fille, Bea, qui vivote entre ses études et le bar d’un hôtel dans lequel elle travaille. Leur quotidien et plus encore va être perturbé par l’emménagement temporaire de Mizzy, jeune frère toxicomane de Rebecca, bel éphèbe qui présente des points communs avec le défunt frère de Peter.

Avec son style, l’auteur nous emporte dans un tourbillon de sentiments; on suit les hésitations et les chutes de ces personnages. Le rythme se calque sur celui de leurs actions.

Au travers de thèmes tels que le mécanisme de création ou l’éducation, ce sont aussi les mauvais choix que l’ on fait parfois par amour – amoureux, paternel, fraternel- et leurs méfaits qui sont ici soulevés.

286 pages Éditions 10 / 18 – 7,50 €

Diane Keaton et Morgan Freeman incarnent un couple marié depuis quarante ans, sans enfant, qui vit dans un joli appartement de Brooklyn, sans ascenseur. Incités par leur nièce agent immobilier (Cynthia Nixon) à vendre pour quelque chose de plus adapté à leur âge, ils vont se lancer dans la jungle du marché immobilier new-yorkais, un week-end où un terroriste est en liberté dans leur quartier.

Ces nouvelles perspectives provoquent un afflux de souvenirs et sont également l’occasion d’une petite galerie de portraits sur la société actuelle.

Ce dernier film met l’accent sur un certain nombre de préjugés, en ne lésinant pas sur les bons sentiments. Accordons lui qu’il est l’occasion d’une jolie balade dans New-York.