Faites-vous partie de cette génération qui attendait avec une impatience terrible chaque nouvel épisode à l’époque de la premier diffusion en 1994 ? Ou de la génération qui découvre maintenant cette série pour la première fois de sa jeune existence grâce notamment à Netflix ?

Qui que vous soyez, l’information ne vous aura pas échappé : nos « Friends » sont de retour ! Un épisode spécial réunit en effet les six acteurs principaux de la série, dans lequel ils partageront des anecdotes et souvenirs et retrouveront d’autres acteurs/personnages de la série culte. Des célébrités y sont également invitées parmi lesquelles David Beckham et Lady Gaga.

Cet épisode spécial intitulé Celui où ils se retrouvent (The One Where They Get Back Together) sera mise en ligne sur Salto simultanément à sa diffusion sur HBO Max aux Etats-Unis ce jeudi 27 mai. TF1 a par ailleurs ocnfimé que l’épisode serait « prochainement » diffusé en prime time sur sa chaîne.

L’un des acteurs était présent au Festival du cinéma américain de Deauville il y a dix ans : David Schwimmer, pour le film Trust.

David Schwimmer à Deauville en 2011 © Deauville, on t’aime !

#Salto #TF1 #Friends #Série #Netflix

Nouvelle mini-série fraichement arrivée sur Netflix, Le jeu de la dame (« A queen’s gambit ») est rapidement passé dans le top des vues sur la plateforme.

Elle relate l’histoire de Beth Harmon à partir de ses neuf ans jusqu’à ses vingt-deux ans. Dans les années 1950, alors que Beth vit seule avec sa mère, un drame va la rendre orpheline. Elle sera alors prise en charge par une structure pour jeune filles, où à l’époque les enfants étaient « canalisés » par une ingestion de tranquillisants.

Les jeunes de son âge sont rarement adoptés, les familles recherchant de préférence de très jeunes enfants. A défaut, Beth se rapprochera d’une camarade, Jolene, et de Monsieur Schaibel, le gardien de l’établissement, qui la formera au jeu d’échecs dans le sous-sol du bâtiment. L’homme réalisera très vite que la jeune fille a un véritable don pour ce jeu et la poussera à progresser.

Beth n’aura de cesse de vouloir se dépasser, véritablement habitée par les pions et leur manœuvre. Finalement adoptée à 15 ans par un couple qui bat de l’aile, Beth s’inscrira à des tournois, avec pour objectif ultime d’affronter un jour le champion du monde Russe. La jeune femme sera à la fois portée et freinée par son addiction tant aux médicaments qu’à l’alcool ensuite, oscillant entre génie et folie.

La question qui vient à l’esprit du spectateur est : l’histoire est-elle inspirée d’un personnage réel ? Beth Harmon a-t-elle vraiment existé ? Au risque de vous décevoir, il s’agit d’un personnage de fiction, crée par l’écrivain Walter Tevis, auteur de « l’Arnacoeur » et « la Couleur de l’argent ». Et si le personnage principal n’a pas existé, l’auteur s’était en revanche inspiré de sa propre expérience, tant de joueur d’échecs, que de dépendant aux anxiolytiques. Le roman publié en 1983 a été adapté en série par l’Américain Scott Frank -à qui l’on doit l’autre très bonne minisérie western « Godless » (avec Michele Dockery et également disponible sur Netlfix)- et Allan Scott (« Priscilla, folle du désert, la comédie musicale »).

« Je l’ai pitché à Netflix en pensant qu’ils ne voudraient jamais adapter un livre sur une petite fille qui joue aux échecs… et immédiatement ils ont dit oui »  

Scott Frank dans Entertainment Weekly

Les créateurs ont sollicité les conseils de grands professionnels du jeu, Bruce Pandolfini et Garry Kasparov. Cela leur a permis de réaliser une série passionnante sur les échecs qui fascinera tant les joueurs avertis que les néophytes. Les livres cités ainsi que les stratégies existent réellement. Ce réalisme et cette précision ne sont pas seuls responsables du succès de la série.

Tous les acteurs incarnent leur personnage avec force et justesse. Outre l’héroïne interprétée par l’actrice argentino-américano-britannique Anya Taylor-Joy (vue dans « Emma », « The Witch » et « Peaky Blinders »), on retrouve également Thomas Brodie-Sangster, le jeune garçon de « Love Actually », qui interprète ici le rôle de Benny Watts, ou encore Harry Melling, cousin d’Harry Potter, dans le rôle de Harry Beltik.

La réalisation est également très travaillée. Les superbes tenus sixties portée avec grande élégance par l’actrice, et la bande originale, transportent avec plaisir dans un univers travaillé reconstituant avec goût les années 1960.

La série compte 7 épisodes d’environ 60 minutes. Aux spectateurs qui espéraient ou s’interrogeaient sur la réalisation d’une saison 2, Netflix a rappelé le sens du terme « mini-série » :

Disponible sur Netflix depuis le 23 octobre 2020

Ma note : 09/10

La docusérie « Cheer » fait partie des documentaires de grande qualité sur Netlfix. Réalisée par Greg Whiteley, à qui l’on doit également « Last Chance U » sur le football américain, la série suit pendant six épisodes la préparation de la meilleure équipe universitaire du pays : celle de Navarro College, au Texas, qui s’entraîne pour tenter de remporter une quatorzième victoire au championnat universitaire qui se déroule chaque année à Daytona, en Floride.

Lorsque l’on évoque le cheerleading, certains pensent spontanément aux clichés de paillettes, pompons, jupes (très courtes) et filles (très) superficielles. C’est l’occasion de faire tomber ces préjugés totalement erronés.

Ces filles ET garçons s’entrainent extrêmement dur, ce sont de véritables athlètes de haut niveau qui mettent leur vie entre parenthèse pour se consacrer quasi-exclusivement à leur discipline. Les chutes et les blessures sont nombreuses, l’épuisement gagne, les rivalités menacent quand les sélections approchent. Car si chacun rêve de décrocher une place de choix pour le championnat, les pyramides, cascades, portés ne valent que si l’équipe est soudée et s’entend bien. La moindre erreur peut être dramatique, les cascadeuses jouent leur vie lors de certaines figures.

Ces jeunes puisent souvent leur force dans leur passé difficile. Une volonté de s’en sortir, de vivre eux aussi le fameux rêve américain. Souvent issus de milieux populaires, leur résilience est hors-norme. Lexi, au regard éteint, a échappé à la prison grâce au cheerleading; La’Darius, extravagant, qui a subi les coups de ses frères à cause de son homosexualité et a abandonné le football américain pour cette discipline; Gabi aux sept cent mille abonnés sur Instragram et qui a développé un vrai business, pilotée par ses parents transformés en managers.

L’occasion de montrer aussi cette Amérique dans laquelle des jeunes gens luttent pour s’en sortir, se raccrochent à une personnalité adulte pour compenser l’absence -voire l’inexistence- de leurs parents, et sont prêts à aller au bout d’eux-mêmes dans l’espoir d’un avenir meilleur.

Les femmes commencent à être nombreuses dans l’espace. Après Sandra Bullock dans Gravity et Eva Green plus récemment dans Proxima, c’est au tour d’Hilary Swank d’explorer cette zone à l’occasion de la première expédition sur Mars, dans une série Netflix.

Plus qu’aux prouesses technologiques, la série s’intéresse surtout à la psychologie des personnages. Celle de l’héroïne Emma Green interprétée par l’oscarisée Hilary Swank, crédible en commandant de bord mais qui doit gérer sa son sentiment de culpabilité de laisser derrière elle sa fille adolescente, interprétée par Talitha Bateman, et son mari victime d’une attaque, Josh Charles (vu dans The Good Wife).

Si le film Proxima d’Alice Winocour était majoritairement axé sur le cheminement des personnages avant le départ, Away se déroule en grande majorité dans l’espace. Et les autres personnages qui entourent le commandant ont également tous leurs faiblesses et leurs secrets, dévoilés au fil des épisodes qui font chacun le focus sur l’un d’entre eux : un vétéran russe (Mark Ivanir) qui doute des compétences du commandant, une scientifique chinoise (Vivian Wu), un pilote indien (Ray Panthaki) et un jeune plein de foi (Ato Essandoh, vu en policier dans Elementary). Si l’aspect psychologique fait la richesse de la série, certains épisodes souffrent de grandes longueurs, qui donneraient parfois envie de passer à l’épisode suivant.

Néanmoins l’interprétation de tous les acteurs, excellant chacun dans leur rôle, ainsi que la réussite des effets spéciaux méritent de s’intéresser à cette série. Malheureusement si elle était prévu par ses créateurs Andrew Hinderaker (« Penny Dreadful ») et Jason Katims (« Friday Night Lives ») pour durer, elle ne connaitra pas de saison 2, qui devait se dérouler sur Mars. La série, numéro un du top Netlfix plusieurs jours de suite, a été annulée, probablement à cause du budget.

La nouvelle série débarquée en début d’année sur la plateforme avait l’avantage d’être un peu novatrice quant à son thème. Crée par l’ancienne patineuse Samantha Stratton, Spinning Out dévoilait les coulisses du patinage artistique de haut niveau.

Kat Baker (incarnée par Kaya Scodelario) a subi un grave accident lors d’une compétition de patinage. Traumatisée depuis ce moment, elle pensait abandonner sa passion, jusqu’au jour où un entraîneur la repère et lui propose de patiner en couple avec Justin, jeune fils à papa aussi talentueux que séducteur.

Kat lutte en parallèle avec des troubles mentaux hérités de sa mère (interprétée par January Jones).

Cette série avait l’avantage de changer de décor et de thème et l’interprétation et la réalisation étaient tout à fait correctes. Elle a malgré tout été annulée à l’issue de la première saison et ne sera pas reconduite. En même temps, en voyant le dernier épisode, on se dit que son sort était probablement déjà réglé.

Un détective Japonais (Takehiro Hira) est envoyé à Londres pour retrouvé son frère (Yosuke Kubozuka), principal suspect du meurtre du neveu d’un des chef yakuza de Tokyo.

Arrivé sur place, il se fera aidé d’un prostitué anglo-japonais (Will Sharpe) et d’une policière en proie à de nombreuses difficultés personnelles et professionnelles (Kelly Macdonald).

Cette réalisation britannico-japonaise de Joe Barton se déroule dans les deux pays. Ce polar intrigue par son esthétique, son originalité, qui prend le temps d’entrer dans la psyché des personnages. La mélancolie y est autant mise en avant que la violence qui emporte parfois ces êtres égarés entre devoir et sentiments. Les scènes d’action valent largement celles de grands films, et les quelques effets de style intégrés trouvent totalement leur place dans cette création.

Une réalisation aussi ambitieuse et fine ne serait pas possible sans de brillants acteurs. Après son rôle dans la série Boardwalk Empire » nous avions pu redécouvrir Kelly Macdonald dans le film « Puzzle » qui avait été présenté en compétition au Festival du Cinéma Américain de Deauville.

Cette série mérite vraiment d’être vue.

J.C. Chandor, réalisateur américain auquel l’on devait notamment “A Most Violent year”, “Margin Call” et “All is Lost”, signe un long métrage qui, d’abord annulé par la Paramount juste avant le début du tournage, a finalement été repris et produit par Netflix.

Le casting impressionnant comptant notamment Ben Affleck, Oscar Isaac, Pedro Pascal, Garrett Hedlund n’avait pas suffit à convaincre le premier studio de production.

Dans ce film qui oscille entre film de guerre, thriller et film d’action, le spectateur est tantôt ému, effrayé, amusé, compatissant. Santiago Gomez (Oscar Isaac) lutte contre le trafic de drogue. Lorsque l’un de ses indics lui révèle où se cache un baron de la drogue et ses millions de dollars, à la -triple- frontière entre le Paraguay, le Brésil et l’Argentine, il décide de rassembler ses anciens frères d’armes pour les dérober. Ces derniers ne sont plus dans le circuit et affrontent tous des difficultés.

J.C. Chandor réalise encore un long métrage mené avec rythme et habileté d’un bout à l’autre. A voir sur Netflix

Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=Fo3yRLLrXQA