Lee (interprétée par Catherine Keener, Truman Capote), photographe de guerre, souffre du syndrome post-traumatique suite à un tragique événement survenu en Libye. En état de choc, elle s’installe dans un petit hôtel en Sicile, où elle croit reconnaître une jeune Libyenne qu’elle a photographiée (Hafsia Herzi, La Graine et le Mulet).
Le thème est a priori très intéressant et tristement d’actualité; Catherine Keener a un jeu juste et offre ici un visage très différent de celui qu’on lui connaît. Tous ses sentiments sont intériorisés, mais on perçoit sa douleur et sa souffrance. Et pourtant, le personnage ne déclenche guère d’empathie chez le spectateur.
Le même thème avait été traité par Liza Johnson (épouse de Bill Murray à la ville) et présentée à Deauville en 2011 dans le film Return, en présence de l’actrice principale Linda Cardellini (Urgences, Le secret de Brokeback Mountain).
Ici, le réalisateur Mark Jackson a présenté en 2011 son premier long métrage Without qui fut récompensé cette année là par de nombreux prix. Avant la projection, il a dédié -en Français- ce film à son père, survivant de la Guerre du Vietnam et présent dans la salle.
On retrouve en fait dans War story le même personnage que dans Without mais de nombreuses années plus tard. Il s’agit en effet ici du deuxième volet de sa trilogie qui porte sur « la perte et la recherche d’une nouvelle voie ». Inspiré par le mythe de Tristan et Iseult, il étudie ici la bataille menée pour survivre à une perte et se reconstruire. Il a également choisi de situer l’action sur une île afin de symboliser l’isolement.
Mark Jackson dit bien qu’il s’agit ici de la partie médiane de la trilogie: faisons lui confiance et voyons-la comme telle. La suite dans son prochain film, qui sera tourné au Vietnam.
*Mark Jackson a conservé ses lunettes de soleil durant l’intégralité de la conférence de presse en expliquant qu’il détestait les photos. Par respect donc, pas de photo de lui publiée avec cet article.