Le Festival a retrouvé de nombreux habitués: les réalisateurs Mike Cahill (Another Earth en 2011, I Origins), Abel Ferrara (4:44 – Last day on earth en 2011, Pasolini), Ira Sachs (Forty shades of blue en 2005, Love is strange), Tate Taylon (La Couleur des Sentiments en 2011, Get on up!).

Le festival a également assisté au grand retour de Don Johnson au cinéma, présent ici dans deux films : Cold in July -film en compétition- et Alex of Venice présenté en avant-première.

Nous avons retrouvé avec un immense plaisir l’acteur Wes Bentley (American Beauty) dans le rôle principal de Things people do, Prix du 40ème Festival du Cinéma Américain, ainsi que dans un rôle secondaire dans un autre film en compétition: The better angels.

La jeune Noah Silver (interprète de la fille de Brody dans Homeland) poursuit ici sa carrière cinématographique en interprétant le rôle féminin principal dans le film en compétition Jamie Marks is dead.

Côte réalisateurs, on a découvert avec un immense bonheur le premier film de deux collaborateurs de Terrence Malick: Saar Klein et A.J. Edawards. Saar Klein, réalisateur du primé Things people do, a réussi le tour de force de réaliser un premier film magnifique, révélant certes une influence de Terrence Malick, mais doté aussi d’une richesse esthétique propre à cet ancien monteur, plus fois nommés aux Oscars.

Le festival est en effet souvent le révélateur de jeunes réalisateurs talentueux, qui étaient parfois connus jusque là pour leurs talents… d’acteurs. On avait ainsi pu rencontrer Famke Janssen (Nip Tuck, X-Men…) venue présenter en compétition Yelling to the sky en 2011, ou encore David Schwimmer (Ross dans Friends) pour Secret la même année.

Cette année, c’était au tour de Chris Messina (Damages, The Newsroom, Vicky Christina Barcelona) dont le premier long métrage Alex of Venice était présenté en avant-première. Ce film drôle et sensible marque des débuts extrêmement prometteurs.

Jessica Chastain, à laquelle un Prix du Nouveau Hollywood était remis en 2011, avait cette année là préféré limiter sa visite européenne à la Mostra de Venise; Ryan Gosling, qui devait se voir décerner le même prix avait quant à lui choisi préféré Disneyland en compagnie de sa nouvelle compagne depuis un mois, Eva Mendes, plutôt que de venir à Deauville.

Cette année, Jessica Chastain est bien venue. Elle a reçu un hommage et une cabine à son nom a été inaugurée. Lumineuse et accessible, elle n’a pas hésité à signer des centaines d’autographes, répondant en même temps aux gens qui la félicitaient pour son film.

 

On peut prendre conscience également de l’importance que revêt un tel festival pour des réalisateurs Américains hors de leur pays d’origine: une tribune où ils peuvent s’exprimer librement. Ainsi, le soir de son hommage John McTiernan s’est livré à une critique froide et implacable du système judiciaire et électoral américain. Suivi (hasard ou coïncidence) par le réalisateur de Camp X-Ray, Peter Sattler, qui a définit son film comme « apolitique« . Son film relate néanmoins relate la relation qui se noue entre une militaire américaine et un prisonnier au sein de Guantanamo.

 

Lors de la cérémonie de clôture, Vincent Lindon a évoqué, ému aux larmes, la performance d’actrice de Sandrine Kiberlain dans le film Elle l’adore, Prix Michel d’Ornano projeté le matin même et accueilli par une standing ovation avant même le générique de fin: « Il paraît même qu’elle a une petite fille [la fille qu’ils ont eue ensemble, ndlr], et elle doit être très fière de sa maman« .

Claude Lelouch a quant à lui déclaré que « les plus belles années étant celles qui étaient à venir, il espérait être là pour le 50ème anniversaire du Festival« .

C’est tout le bien qu’on lui souhaite.

 

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Jim Mickle était déjà présent au Festival du Cinéma Américain de Deauville l’année passée pour présenter son film We are what we are en compétition. Ce jeune réalisateur pourtant déjà largement habitué aux prix revient dès cette année avec Cold in July, dans lequel il offre à Michael C. Hall, alias Dexter, un rôle « d’homme ordinaire ».

Eté 1989: Richard Dane (Michael C. Hall) abat un étranger qui s’est introduit dans sa maison. Conclusions de la police: état de légitime défense; l’affaire se solde donc par un non-lieu. Et ce qui pourrait être la fin n’est en fait ici que le début. Il va se trouver confronter à plusieurs situations qui vont le mener à définir par lui-même les notions de bien et de mal.

Ce film aborde tout à la fois les thèmes de la vengeance, de la rédemption, de la conspiration, « à l’image d’une compilation ». Mais le tout est réalisé avec beaucoup d’humour, réussisant ainsi à mêler thriller et comédie, à l’instar des films coréens admirés par le réalisateur.

Adapté d’un livre des années 80, la volonté du réalisateur et de la productrice Linda Moran était le film « donne l’impression de regarder un film tourner dans ces années là, et non pas un remake ».

Sa richesse provient notamment de son tempo. Chaque fois que vous pensez avoir trouver le fil conducteur, un nouveau fait survient.

Ce film est également l’occasion de retrouver de grands acteurs: Sam Shepard, qui apporte avec lui les valeurs traditionnelles des cow-boys, mais également Don Johnson, qui fait ici son grand retour au cinéma après une trop longue absence. Et sa scène « d’apparition » dans le film pourrait bien être une scène culte. Il faut savoir que Don Johnson a l’habitude de faire des rêves au sujet de ses rôles, et que c’est précisément l’un d’eux qui lui aurait donné l’idée d’apparaître vêtu ainsi…

On retrouve aussi Michael C. Hall, vu pour la dernière fois dans l’ultime épisode de la série à succès Dexter. Le film s’ouvre ici sur une superbe image de projections de sang. Pourtant, pas de référence ici à son personnage . Le réalisateur explique en effet que, trop marqué par la brillante interprétation de l’acteur d’un croque-mort gay dans l’autre excellente série Six Feet Under, il n’a jamais pu se résoudre à suivre l’autre série qui l’a fait connaître d’un public plus large. Ainsi, de Dexter, vous ne retrouverez que le brillant acteur.

Sortie prévue le 24 décembre 2014.

 

*Citations du réalisateur Jim Mickle et Linda Moran lors de la conférence de presse du 07 septembre 2014, après la projection du film.

Sur scène, le réalisateur Jim Mickle et la productrice du film Linda Moran avant la projection du film en compétition

Sur scène, le réalisateur Jim Mickle et la productrice du film Linda Moran avant la projection du film en compétition          © Anne-Sophie Rivereau

Le réalisateur Jim Mickle lors de la conférence de presse qui a suivi la projection du film

Le réalisateur Jim Mickle lors de la conférence de presse qui a suivi la projection du film © Anne-Sophie Rivereau