Germain, retraité contemplatif, se retrouve veuf brutalement à l’âge de 75 ans. Etouffé par sa famille qui souhaite veiller sur lui et être présente, il est inondé d’appels et de visites de leur part, de plannings pour encadrer son quotidien, une infantilisation insupportable. Pour honorer une promesse faite à son épouse, il va rejoindre la troupe amateur de danse contemporaine avec laquelle elle répétait.
François Berléand interprète avec sincérité, justesse et la part de maladresse nécessaire cette histoire d’amour et de deuil, dans laquelle la danse à un rôle salvateur.
Lors de la présentation du film au Festival de Cabourg, l’acteur a de plus indiqué qu’il s’était blessé peu de temps avant le début du tournage et qu’il avait été nécessaire de trouver des gestes qu’il puisse réaliser. Son expérience dans la danse quand il était plus jeune l’a aider dans son interprétation a-t-il expliqué.
François Berléand a également salué la réalisatrice Delphine Lehericey avec laquelle c’était « un bonheur de travailler ». Ce nouveau long métrage est un vrai feel good francophone, dont vous ressortirez légers.
Issue du théâtre, Delphine Lehericey est d’abord comédienne et metteur en scène puis se forme en tant que vidéaste. Son travail avec la vidéo s’oriente petit à petit vers le documentaire puis la fiction.
Gérard, Ary et Philippe ont connu la prison suite à des délits. Ils partagent depuis une amitié indéfectible. Le jour où Gérard leur apprend qu’il est condamné, ses vieux copains ne peuvent se résoudre à le voir partir en étant seul, sans un dernier amour. Ils leur vient l’idée de solliciter une agence d’escort-girls. La « directrice », interprétée Sandrine Bonnaire, va finalement être retenue pour le job.
Pour son cinquantième film, Claude Lelouch garde un pied dans l’actualité (gilets jaunes, masque chirurgicaux..) tout en regardant dans le rétroviseur, avec de nombreux extraits de ses précédents films.
Claude Lelouch
Ary Abittan Kev Adams Elsa Zylberstein
Philippe Lellouche
Gérard Darmon
Kev Adams
Ary Abittan
L’équipe du film
Certains moments de grâce tels que le concert de jazz ou le face-à-face entre Clémentine Célarié et Béatrice Dalle, fabuleux, sont de véritables moments d’anthologie. Malheureusement ils côtoient des scènes décevantes et que l’on pourrait qualifier d’inutiles.
Le naturel, la complicité et le jeu des acteurs permettent malgré tout de lier ces différents éléments.
Comme l’a annoncé le réalisateur lors de la projection de son film au Festival du Cinéma américain de Deauville en septembre 2021, et comme cela est indiqué à la fin du film, cette réalisation est le premier volet d’une trilogie.
A bientôt trente ans, Julie vit à Oslo, en couple avec Aksel, dessinateur de BD à succès âgé de 45 ans. Jusqu’à ce qu’elle rencontre un inconnu lors d’une soirée…
Le réalisateur Joachim Trier signe ici une comédie romantique et dramatique qui soulève sans tabou les questions existentielles des jeunes de cette génération : choisir un travail et s’y tenir sans s’épanouir, ou se chercher et changer ; l’envie – ou non – d’avoir des enfants, la fidélité dans le couple… L’erreur serait de penser que parce qu’il s’agit d’un très beau portrait de femme, ces thèmes leur sont réservés. En effet le réalisateur a souhaité aborder des sujets qu’il a lui même expérimentés : « J’ai passé les 40 ans, j’ai vu mes amis vivre toutes sortes de relations de couple et j’ai ressenti le désir de parler d’amour, et de l’écart entre le fantasme de la vie que nous aurions rêvé de mener et la réalité de ce que sont nos vies. Le personnage de Julie a commencé à prendre forme : une jeune femme spontanée, qui croit qu’on peut changer de vie à sa guise et qui recherche ça, puis qui se retrouve un jour confrontée aux limites du temps et à celles de chacun y compris les siennes. Il n’y a pas un nombre infini d’opportunités dans une existence. » D’ailleurs il ne prétend pas avoir réalisé un exposé sur les femmes mais plutôt« comment les relations amoureuses reflètent nos attentes existentielles. Dans notre culture occidentale, on a été élevés dans l’idée que l’amour et la carrière sont les endroits où s’épanouit une vie. Ça dépasse donc le genre », explique le réalisateur.
S’il montre tout sans filtre, au risque parfois de choquer, Joachim Trier aborde tous ces sujets avec finesse et pertinence. Né au Danemark, le réalisateur a grandi en Norvège et adore le cinéma français qui l’a beaucoup influencé ; ainsi lors de la présentation du film a-t-il précisé qu’il s’était notamment inspiré du célèbre « Un Homme et Une Femme » de Claude Lelouch.
Le choix de ses acteurs principaux lui a permis de porter cette réflexion à son paroxysme avec des interprétations bluffantes des deux acteurs principaux : Anders Danielsen Lie, également médecin dans la vie, et qui tenait déjà le rôle masculin principal dans un précédent long-métrage du réalisateur Oslo, 31 août, et Renate Reinsve, qui y jouait un petit rôle -une seule réplique- : « On va faire la fête ! ». Et pourtant le réalisateur explique bien que depuis ce moment, il n ‘a cessé de suivre son évolution, principalement au théâtre faute de propositions au cinéma. Jusqu’à ce rôle qu’il écrit pour elle et qui vaudra à l’actrice un Prix d’interprétation Féminine au dernier Festival de Cannes. Malgré son jeune âge elle a su interpréter un personnage en proie à de nombreux conflits intérieurs « Julie porte en elle une forte mélancolie. Elle sabote ses relations amoureuses pour des raisons que je laisse à la libre appréciation du public, mais je pense que ce penchant autodestructeur est un aspect intéressant de sa personnalité. Julie est une « imperfectionniste ». Elle hésite entre tel ou tel homme comme dans toutes les comédies romantiques, mais au bout du compte, elle devrait surtout penser un peu à elle. » explique Joachim Trier.
Bien que je n’ai pas adhéré à certains éléments de rélaisation et que je mette un bémol sur la fin, ce film m’a émue aux larmes.
Avec ce grand rôle, Renate Reinsve est devenue dans son pays celle qui a été primé pour avoir interprété « The Worst Person in the World » (« la pire personne au monde », titre original du film). Quelle ironie.
« Duchesse » (« The Duchess ») est une nouvelle série disponible sur Netflix depuis le 11 septembre. Elle se déroule à Londres où Katherine, artiste et mère célibataire de la jeune Olive, souhaite avoir un deuxième enfant. Faute de prétendant, l’héroïne hésite entre différentes méthodes pour le concevoir : une PMA ? demander à son ex-mari musicien qui vit dans une péniche et avec lequel elle se dispute sans cesse ?
Pendant six épisodes de trente minutes, le spectateur suit cette jeune femme impériale qui arbore des tenues toutes plus chics et extravagantes les unes que les autres et ne se laisse jamais faire, ne reculant parfois devant rien pour imposer sa volonté.
A la fois totalement déjantée, trash et drôle, cette petite série (par sa taille, mais ça ne compte pas) fait son effet. Katherine Ryan porte aussi bien sa série que ses tenues. Car la trentenaire n’est pas que l’interprète principale. Cette Canadienne d’origine, qui a pourtant intégrer parfaitement la posh attitude et l’humour anglais, et également reine du stand up (deux de ses spectacles sont également disponibles sur la plateforme), a tout à la fois crée, écrit et produit « Duchesse ». Elle a été accompagnée dans le projet par Clerkerwell Films, qui a également produit « The End of the F***ing World ».
Elle s’est entourée d’un casting hétéroclite et attachant : Kate Byrne dans le rôle de sa fille Olive, Steen Raskopoulos (« Feel Good ») son petit-ami et Rory Keenan (« Versailles) qui campe son ex.
La fin de la saison 1 laisse beaucoup de possibilités pour développer une seconde saison, mais aucune annonce n’a à ce jour été faite sur le sujet.
Emily Walters (Diane Keaton), veuve américaine, vit dans une résidence cossue de Hampstead, quartier huppé au nord de Londres. Elle peine à s’occuper de ses papiers et à joindre les deux bouts depuis que son mari décédé semble lui avoir laissé plus de dettes que d’économies. Perchée dans son grenier, elle aperçoit un jour un homme, (interprété par Brendan Gleeson) qui semble vivre dans le parc. La cabane dans laquelle il vit depuis des années est menacée par des promoteurs immobiliers. Emily, jusque là désoeuvrée et menée par ses voisines et « amies », aurait-elle trouvé sa nouvelle cause ?
Le réalisateur Joel Hopkins avait gagné en 2001 au Festival du Cinéma Américain de Deauville le prix du Public de la Ville de Deauville pour « Mariage et conséquences » premier succès suivi ensuite par « Duo d’escrocs » et « Last chance for love ».
Il signe une jolie et bucolique carte postale de Hampstead, à l’instar de ce que « Coup de foudre à Notting Hill » de Richard Curtis avait fait pour ce quartier coloré. L’histoire en elle-même est digne d’une comédie romantique dans tout ce que cela comporte de douceur et d’invraisemblance.
L’histoire de Donald est elle en revanche basée sur des faits réels : Harry Hallowes, né en Irlande, vivait effectivement dans le parc, sans eau ni électricité. Si cette histoire dans l’histoire vous intéresse, je vous recommande la lecture de cet article. Car la réalité dépasse souvent la fiction.
Sidney en 1959 : la jeune lycéenne Lisa (Angourie Rice) trouve un travail étudiant comme employée du célèbre grand magasin F.G. Goode’s. Elle y rencontre la belle trentenaire célibataire Fay (Rachael Taylor), Patty une épouse délaissée par son mari, et Magda (Julia Ormond), émigrée d’Europe de l’Est venue s’installer avec son mari (Vincent Perez) en Australie. Personnage haut en couleur, elle chapeaute l’étage haute couture du magasin. Cette dernière, brillante élève, ne rêve que d’une chose : partir à l’université puis devenir poète. Mais à une époque où les femmes sont encore principalement cantonnées aux tâches ménagères, son père ne l’entend pas vraiment de cette oreille.
Magda va avoir un rôle clef dans leurs vies, en prenant la jeune Lisa encore gauche sous son aile, et présentant à certaines de ces jeunes femmes de beaux hongrois…
Cette comédie dramatique réalisée par Bruce Beresford est sortie en 2018. Le réalisateur australien est notamment connu pour son long métrage « Miss Daisy et son chauffeur ». « Les Petites Robes noires » est une adaptation pétillante du roman éponyme de Madeleine St John.
Les costumes, le casting cinq étoiles et la réalisation classique nous permettent de profiter d’une vraie comédie romantique « à l’ancienne ».
« Les Plus Belles Années d’une Vie » de Claude Lelouch, épilogue du célèbre « Un Homme et Une Femme ».
Le réalisateur est parvenu à rassembler de nouveau Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant en Normandie pour la suite et fin du célèbre « Un Homme et Une Femme » tournée en partie à Deauville et qui contribue encore aujourd’hui au mythe de la cité balnéaire.
Ils se sont connus il y a des dizaines d’année, lui était pilote de course et jeune papa, elle était veuve. Ils se sont aimés mais n’ont pas vécu ensemble. Aujourd’hui Jean-Louis a été placé en maison de retraite par son fils. Ce dernier, inquiet pour l’état de son père atteint de la maladie d’Alzheimer, décide de rechercher l’amour passé de son père, Anne, pour qu’elle aille lui rendre visite.
Leurs retrouvailles sont douces et mélancoliques, empreintes de souvenirs – le réalisateur a inséré des extraits de « Un Homme et Une Femme »- et de nouveaux rêves.
Les moments d’échanges entre les deux personnages principaux sont d’une infinie beauté, toute notion de jeu d’acteur semble oubliée au profit de moments qui paraissent réels.
Seule ombre dans ce tableau, la fin du film, longue avec la reprise dans son intégralité de la scène de course dans Paris tirée du premier film, et un peu décevante après un si beau film.
Agnès est une mère de famille dévouée, chrétienne catholique pratiquante, qui vit dans la banlieue de New York. Pour son anniversaire, sa famille se cotise pour lui offrir un iPhone dernier cri dont elle n’a aucune utilité, tandis que sa tante lui offre un puzzle de mille pièces. Puzzle qu’elle réalisera en un après-midi, et refera encore et encore, se découvrant une véritable passion pour cette activité, et qui l’a mènera hors de son quotidien.
« Puzzle », première réalisation de Marc Turtletaub connu pour ses talents de producteurs (« Little Miss Sunshine »), était la belle comédie dramatique de ce 44e Festival du Cinéma Américain de Deauville, une très belle surprise masquée sous un résumé faisant craindre le pire. Le réalisateur explore le ressenti de cette femme qui semble totalement enfermée dans son monde, dédiant tout son temps à sa famille et aux bonnes oeuvres, mais s’oubliant totalement. Elle garde cette nouvelle activité, cette petite part d’aventure, secrète, pour que rien ne vienne la gâcher et que personne ne vienne l’en empêcher. L’actrice Kelly Macdonald incarne parfaitement cette femme réservée qui s’épanouit et se transforme aux côtés de son partenaire Irrfan Khan (vu notamment dans la série « In Treatment »).
Un joli film plein de bonne énergie, de ceux qui vous font réfléchir après les avoir vus.
Marc Turtletaub a reçu le Prix du Public de la Ville de Deauville lors du 44e Festival du Cinéma Américain où il était présenté en compétition. La projection a été suivie d’une standing ovation d’une dizaine de minutes.
Simon est un adolescent normal qui vit dans une famille unie et heureuse (les parents sont interprétés par Jennifer Garner et Josh Duhamel). Il a trois amis très proches. Mais il garde un secret : il est gay, et n’en a jamais parlé à personne. Quand apparaît sur internet un message d’un jeune homme inconnu évoquant le même secret, il débute avec lui un échange d’emails. Simon va s’éprendre de son correspondant. Jusqu’au jour où son secret risque d’être révélé au grand jour.
Ce long métrage a été réalisé par Greg Berlanti, à qui l’on devait déjà « Bébé mode d’emploi » , et qui a également écrit les séries « Dawson » et »Dirty Sexy Money ». Il a été l’un des premiers à intégrer des personnages homosexuels dans des séries grand public. « Love, Simon » est la première production d’un grand studio américain à destination des adolescents et traitant sur un ton léger de l’homosexualité.
Il parvient ici à aborder tout aussi finement que dans la série « Dawson » la question de l’homosexualité à l’adolescence. Sa réalisation est tout à la fois drôle et touchante, pleine d’une finesse et d’une sensibilité qui font de « Love, Simon » un très joli film probablement inspirant pour de nombreux jeunes pris dans ces mêmes luttes intérieures. Sa réussite tient aussi à l’excellente interprétation du héros Nick Robinson.
Milly (Toni Collette) et Jess (Drew Barrymore) ont tout vécu ensemble. Meilleures amies depuis l’enfance, elles ont partagé leurs secrets, leurs soirées, leurs petits amis. Devenues adultes, Milly travaille comme chargée de relations publiques, maman de deux beaux enfants et mariée à un ancien rockeur assagi, tandis que Jess vit sur une péniche avec Jago et peine à tomber enceinte. Tout bascule le jour où Milly apprend qu’elle est atteinte d’un cancer.
Ce thème dramatique est régulièrement adapté au cinéma. Le film « Ma Meilleure Ennemie » reste l’un des principaux. Sorti en 1998 et réalisé par Chris Columbus (« Maman, j’ai raté l’avion », « Mrs Doubtfire »), il mettait essentiellement en scène le rôle d’une jeune belle-mère incarnée par Julia Roberts, dans la vie de deux enfants dont la maman est atteinte d’un cancer (Susan Sarandon).
Si cette réalisation était principalement axée sur la transmission, « Ma Meilleure Amie » met en scène la lutte d’une jeune femme pour la vie, aidée dans cette épreuve par son amie de toujours.
La réalisation est dynamique, les actrices parfaites dans leur rôle notamment Toni Collette qui joue avec finesse les différents registres. Des scènes très touchantes, drôles et dramatiques.
Une belle réalisation sur ce thème difficile, dans un style totalement différent mais tout aussi juste que « Ma Meilleure Ennemie ».