Tom, quinze ans, habite clandestinement avec son père (Ben Foster) dans une forêt près de Portland, Oregon. Expulsés de leur refuge, ils se voient offrir un toit, un travail, un cadre de vie rentrant dans la « norme ». Alors que son père éprouve des difficultés à s’adapter, Tom elle découvre avec curiosité et plaisir cette nouvelle vie. Devra-telle choisir entre sa relation fusionnelle avec son père et l’ouverture sur le monde ?

Le film a été nommé à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes et Debra Granik avait été primée à Sundance et Deauville pour son long métrage « Winter’s Bone » en 2010.

Elle soulève ici notamment le problème de réinsertion des vétérans à leur retour au pays. Mais c’est aussi un questionnement sur les normes que la société cherche à imposer et qui ne saurait correspondre à tous. On retrouve ici le même thème que dans « Captain Fantastic » qui avait aussi été présenté en compétition à Deauville. Ben Foster est comme toujours magistral dans ce duo avec la jeune actrice Thomasin Hartcourt McKenzie qui joue avec à la fois une innocence et une maturité bluffantes.

Roy (Ben Foster) est un voyou qui truque des paris pour le compte d’un mafieux de la Nouvelle-Orléans jusqu’au jour où ce dernier lui tend un guet apen dans lequel se trouve prise également Rocky (Elle Fanning), une jeune prostituée. Ils prennent ensemble la fuite vers la ville de Galveston. Roy, gravement malade, n’a plus grand chose à perdre..

 

Un drame globalement réussi, brillamment interprété par les deux acteurs principaux. Ben Foster dégage une force incroyable et crève littéralement l’écran aux côtés d’une Elle Fanning qui alterne différents registres avec un talent égal. Si certaines scènes d’action et la scène finale souffrent de maladresses, les scènes entre les deux protagonistes sont elles d’une absolue beauté.

Depuis sa réalisation de « Respire », Mélanie Laurent a désormais un agent américain qui lui a permis d’accéder à des propositions de scénari différentes de ce qu’elle pouvait recevoir avant -soit des films d’époque qu’elle dit ne pas « se sentir capable de réaliser », ou des films sur la jeunesse. Le scénario de Galveston a fait mouche. Ce roman de Nic Pizzolatto, créateur de la série « True Detective » a immédiatement intéressé Mélanie Laurent, qui a tout de suite pensé à Elle Fanning, qu’elle ne connaissait pas encore personnellement. Après une brève rencontre via Skype, elles se sont lancées ensemble dans ce projet.

En conférence de presse Mélanie Laurent a évoqué les différences culturelles majeures dans le monde du cinéma, notamment l’absence de final cut pour le réalisateur. Aux États-Unis, c’est en effet le producteur qui a ce pouvoir. Elle racontait ainsi une anecdote à propos d’une des scènes qui se déroulent sue la plage, et pour laquelle sept pages de script étaient prévues initialement. Lors du tournage, la réalisatrice a décidé de les remplacer par un simple « Merci » de l’héroïne. Si le producteur a d’abord cru à une provocation, il a laissé sa chance à cette proposition et finalement été convaincu, puisque c’est bien ce qui a été retenu.

En salles le 10 octobre