En 1973, Betty (Sophie Lillis), encore ado­les­cente, quitte Creekville, sa cam­pagne natale pour aller étu­dier à l’Université de New York où enseigne son oncle Frank (Paul Bettany), un pro­fes­seur de lit­té­ra­ture répu­té. Ce dernier la conseille et l’épaule, influençant positivement ses choix de vie. Arrivée à New-York, elle découvre rapi­de­ment qu’il est homo­sexuel et qu’il par­tage sa vie depuis long­temps avec son com­pa­gnon Wal­ly ; une rela­tion qu’il a tou­jours gar­dée secrète, y compris au sein de sa famille. Mais le jour où Mac, le patriarche grin­cheux de la famille, décède subi­te­ment, Frank est contraint de retour­ner auprès des siens, accom­pa­gné de Beth et Wal­ly, afin d’assister aux funé­railles. Durant le tra­jet, il doit confron­ter les fan­tômes de son pas­sé et regar­der sa famille en face une fois arri­vé sur place.

Si le thème est pour le moins courant, le traitement est d’une grande sensibilité et délicatesse. Et ce probablement en grande partie car Alan Ball, qui a écrit et réalisé Uncle Frank, retrace ici une histoire personnelle a double titre : à 33 ans il s’est lui-même rendu dans sa famille à Marietta pour leur annoncer son homosexualité. Sa mère lui a par ailleurs raconté l’histoire d’un ami de la famille, homosexuel également, mais qui ne pouvait pas le vivre ouvertement à l’époque dans les années 1930.

L’interprétation tout en finesse de Paul Bettany dans différents registres font regretter de ne pas voir l’acteur plus souvent dans des rôles à sa mesure.

Les quelques retours en arrière sur une histoire passée destinés à apporter un éclairage sur son comportement et ses décisions sont toujours amenés au bon moment de l’intrigue, sans trop empiéter sur l’instant présent, et le fil se déroule ainsi progressivement sans aucune longueur ni facilité.

Alan Ball a débuté sa carrière en tant que directeur artistique pour différentes pièces, notamment des comédies théâtrales. Après son déménagement de New-York pour Hollywood, sa carrière a pris un tournant : il est devenu scénariste et producteur. Son scénario d’American Beauty lui a valu en 1999 l’Oscar du meilleur scénario original ainsi que le Golden Globe du meilleur scénario. Il crée ensuite pour HBO les séries Six Feet Under, qui lui a valu deux Golden Globes et six Emmy Awards, puis True Blood. Il signe ici son second long-métrage.

Dans sa vidéo de présentation le réalisateur a déclaré dédié ce film en « hommage à tous ceux de la communauté LGBT qui ont du lutter pour être acceptés. »

Le film sortira sur Amazon Prime Vidéo, mais la date n’est à ce jour pas connue.

Ama­zon Stu­dios – 1h35