Richie (Tye Sheridan), dix-huit ans, a eu une enfance difficile, balloté d’une famille d’accueil à l’autre. A 18 ans, il cherche à mener une vie droite, ne restant jamais sans travail, cherchant un logement. Dans son nouveau quartier, il fait la rencontre de Swim (Caleb Landry Jones), un jeune marginal abusant de l’alcool et de drogues et qui va tenter de l’attirer dans une sombre spirale. Quand leur propriétaire est retrouvée morte assassinée, Richie est suspecté du cambriolage et du meurtre. Swim le fait alors chanter, affirmant que Richie est coupable. Déambulant dans les rues, cherchant que faire, il vient en aide à une jeune femme (Imogen Poots) qui semble elle aussi vivre des moments difficiles.

Tye Sheridan © Deauville, on t’aime !

Le réalisateur A.J. Edwards était déjà venu présenté un long métrage au Festival de Deauville en 2014, « The Better Angels ». Il a travaillé de nombreuses années comme monteur pour Terrence Malick, comme plusieurs autres réalisateurs que nous avons le plaisir de découvrir lors de ce Festival. On pense notamment à Saar Klein, qui avait présenté en compétition « Things People Do« .

AJ Edwards © Deauville, on t’aime !

Tye Sheridan et A.J. Edwards se sont rencontrés alors que l’acteur n’avait que dix ans; c’était lors du tournage de « The Tree of Life ». L’influence du grand maître se ressent sur la façon de filmer, mais également sur les sensations que le réalisateur tentent de rendre palpables par l’image : la chaleur d’un rayon de soleil, le vent,tout ce que les personnages peuvent physiquement ressentir notamment dans les environnements vastes et déserts. Une partie du tournage a ainsi eu lieu dans un désert du Texas, très photogénique. La photographie est très importante, influence encore des collaborations entre le réalisateur et Terrence Malick. Et pourtant il a choisi de confier cette partie à un Directeur de la photo, qui a lui a notamment suggéré le changement de format (passage du 4:3 au 16:9 au cours du film. On peut rapprocher ce changement à l’évolution de perspectives du personnage, pour qui l’avenir semble de prime abord assez sombre jusqu’à sa rencontre avec la jeune femme, porteuse d’espoir.

L’histoire est elle inspirée de Crimes et Châtiments de Dostoïevski et est également une nouvelle adaptation du film  « Une place au Soleil ». Si l’on pourrait trouver qu’il est ici question de déterminisme, le réalisateur s’en défend. Si le cadre parental et familial est bien sûr extrêmement important pour l’évolution des jeunes gens, les mauvaises influences et décisions peuvent selon lui toujours être évitées.

Les effets de style que se veulent être les scènes de fête n’apportent à mon sens pas grand chose et sont trop répétitives; elles auraient pu être raccourcies pour éviter des longueurs.

Ce drame est porteur de beaux messages de pardon et d’espoir.et les acteurs principaux rendent brillamment toutes les subtilités des sentiments qui les traversent.