Jane, une jeune diplômée d’une grande université américaine, rêve de devenir productrice. Elle vient d’être engagée comme assistante d’un grand dirigeant, nabab du divertissement. Sa journée type ressemble est composée de tâches redondantes et basiques : faire du café, remettre du papier dans le photocopieur, commander à déjeuner, organiser des voyages, prendre les messages. Le tout sur une très plage horaire et week-ends inclus, ce afin de prouver sa motivation. Mais au fil de cette journée, Jane se rend progressivement compte de situations qui la dérangent.
Il s’agit de la première fiction long métrage de la scénariste et réaliste de 36 ans Kitty Green. Son premier long-métrage documentaire Ukraine is Not a Brothel, sur le mouvement féministe ukrainien, était présenté au Festival de Venise en 2013 puis a remporté l’Oscar australien du Meilleur film documentaire.
Après avoir entendu parler du scandale lié à l’affaire Weinstein, elle décide de faire des recherches sur le sexisme dans le monde du travail, thème de son premier long métrage de fiction The Assistant.
Kitty Green signe ici un premier film qui pousse d’autant à la réflexion et à la prise de conscience qu’il est tout en retenu. L’héroïne est vêtue sobrement, ramasse ce que les autres ont laissé traîner, prend les appels que ses collègues souhaitent éviter, sachant que rien de bon n’en débouchera, bien au contraire. Pas de musique rythmée ici pour montrer tout ce qu’elle fait : c’est la monotonie et la répétition qui rythment le film. Le Directeur reste lui invisible : aucun acteur ne l’incarne. Il est pourtant omniprésent : la pression qu’il exerce sur ses collaborateurs, ses moindres désirs anticipés et exaucés. L’assistante doit lui envoyer des messages électroniques dans lesquels elle s’excuse, rédigés avec l’aide de ses collègues : cet exercice semble monnaie courante pour perdurer dans la société et ne pas être renvoyé.
The Assistant était également présenté au Festival de Sundance. Le rôle principal est interprété avec beaucoup de justesse par Julia Garner que les fans de la série Ozark sur Netflix connaissent bien dans le rôle de Ruth. Si son rôle est ici nettement plus sobre, le point commun est d’être dans des situations qui ‘e lui permettent pas d’ exploiter ses nombreuses capacités. Pour ceux qui préfèrent OCS, vous retrouverez aussi dans le film l’acteur Matthew Macfadyen de la série Succession.
1h27 Protagonist Pictures
