A défaut de pouvoir aller au cinéma, on continue de découvrir de nouveaux films en DVD, VOD ou sur les plateformes. Depuis la semaine dernière Netflix propose LA MISSION (titre original : « News of the world »), western signé Paul Greengrass avec Tom Hanks.

Après « Capitaine Phillips » tourné également ensemble en 2013, l’acteur interprète ici le Capitaine Kidd, qui après la guerre de Sécession parcourt les territoires de l’Amérique pour lire la presse aux habitants de lieux reculés. Sa route va croiser celle d’une jeune fille allemande, qui a été recueillie et élevée par une tribu indienne. Séparée de sa famille biologique puis de cette tribu, incapable de communiquer en anglais, elle n’a plus aucun repère et le premier contact avec ce brave qui souhaite l’aider ne sera pas évident. Pourtant, le Capitaine va décider de la conduire chez des membres de sa famille encore en vie. Commence alors un long et périlleux chemin à deux.

Le réalisateur, à qui l’on doit également « Green Zone » et les « Jason Bourne », ne prend ici pas grand risque. Il réalise un film plaisant à regarder que l’on pourrait qualifier de western gentillet. Les éléments principaux d’un western sont présents, mais lissés. Rien de terriblement dramatique qui ne soit aussitôt pansé par de bons sentiments. Tom Hanks est l’homme idéal pour ce genre de rôles qu’il endosse souvent et sert toujours avec justesse. La vedette n’est cependant pas loin de lui être dérobée par la jeune Helena Zengel, découverte dans « Benni ». A seulement douze ans, la jeune fille interprète un rôle dans lequel elle n’a pratiquement aucune phrase à prononcer : tout passe par le regard et elle parvient à imposer sa présence à l’écran et à illuminer le film.

Pour la bande-annonce c’est par ici ! https://www.facebook.com/netflixfrance/videos/162127562199636

#netflix #western #TomHanks #HelenaZengel

Autour de 1820, « Cookie » Figo­witz (John Magaro), un cui­si­nier expé­ri­men­té soli­taire et taci­turne, voyage vers l’ouest et finit par rejoindre un groupe de trap­peurs au fin fond de l’Oregon. Là, il se lie d’amitié avec King-Lu (Orion Lee), un immi­grant d’origine chi­noise qui cherche aus­si à faire for­tune. Ils vont rapi­de­ment s’associer pour créer une petite entre­prise pros­père, uti­li­sant une vache lai­tière très pri­sée par un riche pro­prié­taire (Toby Jones) des envi­rons pour fabri­quer des gâteaux…

Voici le pitch.

Et voici une photo tirée du film.

Donc à partir de là personnellement j’avais imaginé un western dans de beaux décors américains, avec un garçon sympathique qui fait des gâteaux, une sort de Festin de Babette au pays des orpailleurs. Mais en fait pas du tout.

Après une première heure de quasi-documentaire, sans autre son qu’une petite musique un brin agaçante, un embryon d’action et de dialogues se profilent à l’horizon. Et le spectateur pense alors avec une lueur d’espoir alors que le film va (enfin !) démarrer. Une relation se noue entre Cookie le pâtissier et King-Lu, qui le pousse à poursuivre dans sa confection de gâteaux pour amasser de l’argent et pouvoir s’en aller vers l’ouest. Iront-ils trop loin ?

L’histoire est en soi intéressante, mais le traitement est trop hermétique. La réalisatrice Kelly Reichardt place toujours au centre de ses réalisations les grands espaces américains et des récits de voyages, comme dans Old Joy ou La dernière piste. Mais l’aridité de la première heure du film pourrait en dissuader plus d’un, d’autant que le thème aurait pu être intéressant mais est finalement peu développé.

Ici pas de grands espaces et de beaux paysages, mais la vie hostile de trappeurs au début du XIXe en Oregon. Le problème semble ici l’hésitation entre la réalisation d’un documentaire et l’adaptation d’un format court, une nouvelle, trop peu développée. A trop hésiter, le spectateur est perdu.

First Cow est en effet le résultat d’une nouvelle collaboration entre Kelly Reichardt et le nouvelliste et scénariste Jonathan Raymond. Ce dernier, persuadé que « le format de la nouvelle est bien plus adapté au film [que le roman]. Le ratio est assez direct », avait ainsi adapté Old Joy, réalisé par Kelly Reichardt qu’il venait alors de rencontrer. Le film a été présenté au Festival de Sundance et au Festival international du film de Rotterdam. En 2008, il co-écrit pour elle le scénario de Wendy et Lucy, encore adapté de l’une de ses nouvelles.

Kelly Reichart a été récompensée du Prix du Jury au 46e Festival du cinéma américain de Deauville en 2020, après y avoir remporté le Grand Prix en 2013 avec son thriller écologique Night Moves.


A24 – 2h02 – Sortie en salles le 20 octobre 2021

Réalisée par Scott Frank, cette mini-série disponible sur Netlfix est produite par Steven Soderbergh.

Servie par un beau casting, elle renouvelle un peu le genre du western. Dans a veine des séries « Deadwood » ou « Hell on Wheels », la différence se fait sur la population : la série se déroule dans la petite ville du Nouveau Mexique de La Belle, ville minière où, suite à un coup de grisou, 83 hommes ont été tués, décimant ainsi la population. Ne demeurent que le sherif qui perd la vue, son jeune adjoint, l’épicier et barman du saloon. Mais cela est sans compter toutes les femmes, veuves ou ex-prostituées désormais désœuvrées. L’une d’elle est d’ailleurs devenue l’institutrice, tandis que la sœur du shérif a revêtu définitivement des habits d’homme.

S’ils ont trouvé un semblant d’équilibre, il va être mis en péril par l’arrivée d’un homme en cavale , Roy Goode (Jack O’Connell), qui fuit depuis qu’il a dérobé un butin à son ancien associé / gourou / père de substitution, le terrifiant Frank Griffin (Jeff Daniels), toujours accompagné de sa horde de 30 hommes sans foi ni loi. Roy sera accueilli et caché par une veuve bien indépendante, incarnée par Michelle Dockery, excellente dans ce rôle aux antipodes de celui de Lady Mary dans « Downtown Abbey ».

La série a toutes les composantes que l’on peut attendre de ce genre, avec une photographie très léchée et une vision novatrice du western, qui met les femmes au premier plan.

La fin peut laisser la porte ouverte à une seconde saison, espérons donc que la série poursuive son chemin !

 

The Homesman

The Homesman

 

A l’origine un ouvrage de Glendon Swarthout, The Homesman a été adapté et réalisé par Tommy Lee Jones. Après le très cynique Trois Enterrements, il réalise ici un film qui est en quelque sorte un western au féminin, en sélection officielle lors du 67ème Festival de Cannes.

On suit le voyage de Mary Bee Cuddy (Hilary Swank), pionnière indépendante qui se dévoue pour conduire trois femmes devenues folles jusque dans l’Iowa. Sur la route, elle fera la rencontre de George Briggs (Tommy Lee Jones), vagabond désagréable, auquel elle sauve la vie. Ils feront dès lors une partie de la route ensemble…

Un film superbe dans lequel Tommy Lee Jones a su alterner drame et comédie poru aboutir à une fresque très poétique.