Rick Carter est un courtier immobilier assermenté qui exerce en Californie. Il est notamment chargé d’expulser les propriétaires de maisons hypothéquées quand ces derniers n’ont pu rembourser leur banque. Lors de l’une de ces saisies, il rencontre Josh Nash, jeune père célibataire. Il va le prendre comme collaborateur, et par là-même se délester du fardeau d’un certain nombre d’actions.

Le réalisateur Ramin Bahrani s’est inspiré de la situation critique en Floride où il a mené de nombreuses recherches. Les jugent y expédient les affaires immobilières, décidant ainsi de l’expulsion de familles en soixante secondes. Il raconte qu’un jour où il assistait à ces jugements éclairs avec ses équipes, jugements qui se déroulent réellement en soixante secondes comme cela est montré dans le film, le juge avait pensé qu’ils étaient du New York Times, et a rendu des jugements favorables à tous les particuliers durant cette journée afin de faire bonne impression.

Il expliquait également pendant la conférence de presse que les habitants sont armés et que la corruption est réellement omniprésente. Ainsi, ce qu’il voulait initialement être un drame social est devenu un thriller. La clef du film est ainsi selon lui la relation entre ces 2 gangters, et la relation débutant / mentor qui s’établit entre eux.

Michael Shannon, découvert à Deauville en 2011 dans Take Shelter, Grand Prix cette année là, a ici un rôle relativement à contre-emploi. Il admet lui-même qu’il y a quelques années, nous l’aurions davantage vu dans le rôle du méchant qui tire sur tout le monde… Si « le personnage est dur, le véritable méchant est ici le système », comme expliqué par Ramin Bahrani.

Après avoir vu l’acteur un jour chez lui, bronzé, une grande mèche blonde, torse nu, comme s’il « descendait du ciel » il avait réécrit le rôle, afin qu’il apparaisse justement « charmeur et sarcastique ».

Si ce film est une critique sociale sur la société américaine face à cette crise de l’immobilier qui a frappé en Californie, le réalisateur a pourtant affirmé que ce sixième film était celui pour lequel il avait trouvé le plus vie et le plus facilement des financements. Grâce au Festival de Toronto, il a récupéré la totalité de son investissement.

Ramin Bahrani et Michael Shannon étaient repartis aux Etats-Unis et ont enregistrés une vidéo de remerciements pour le Grand Prix: ils apparaissent tous deux sur un canapé, habillés très casual, et ils ont ironisé « Nous sommes rentrés pour tourner 100 Homes, nous reviendrons l’an prochain avec [ce nouveau film] au Festival. Vous allez voir, une  maison ça change tout ! »

99 Homes devrait être distribué en France.

 

Les remerciements de Michael Shannon et Ramin Bahrani pour le Grand Prix

 

 

 

 

Texte et photos © Anne-Sophie Rivereau