Hier dans le cadre de l’hommage à Darren Aronofsky était projeté en avant-première MOTHER ! son dernier film avec Javier Bardem, Jennifer Lawrence et Ed Harris
Une jeune femme et son mari plus âgé vivent dans son ancienne maison à lui, qu’elle retape entièrement. L’endroit est totalement isolé. Va un soir frapper à leur porte un homme égaré qu’ils vont accueillir pour la nuit. Il sera vite suivi de plusieurs autres personnes.
L’avis qui suit n’engage que moi : le film commence comme de l’horreur, on sursaute, l’angoisse monte, bien conscients que quelque chose va se produire dans cette maison étrange. Quelques images qui corroborent cette crainte : du sang, des choses anormales sur les murs de la demeure… Et puis commence un déchaînement d’hystérie collective qui dure au moins 30 minutes; à l’instar du personnage féminin principal l’on a envie de hurler pour que ça s’arrête. Pour finir, la réalisation bascule dans le gore absurde.
Le réalisateur a expliqué en conférence de presse qu’il s’ agissait d’une allégorie sur la Mère nature que nous pillons jusqu’à ses dernières limites.
Si le message est compréhensible, la forme l’est moins. Il semble avoir hésité entre plusieurs genres, le début angoissant pouvait laisser présager de bonnes choses, le fil se rompt dans la seconde moitié violente et gore. Au final il semble nous envoyer au visage des images pour une prise de conscience qui n’arrivera probablement pas, la forme étant beaucoup trop éloignée du véritable sujet.
Des spectateurs qui auraient été sensible au message d’alerte en faveur de la planète, fuient devant ces images. Son discours va presque assurément se perdre, pour ne laisser qu’un long métrage fatiguant.
L’accueil dans la salle hier soir : quelques mous applaudissements, et des sifflets, très rares ici.
Déçue

Voici le film d’horreur de la sélection de cette année.

Des adolescents se trouvent tour à tour confrontés à une chose qui les poursuit et se transmet par rapport sexuel.

Je ne vous fais pas l’insulte d’analyser ici une pseudo métaphore sur un virus ou MST, d’autant plus que le réalisateur David Robert Mitchell a expliqué qu’il considérait le sexe avant tout « comme une libération » et que concernant un éventuel message du film il préférait « laisser la place à une libre interprétation du spectateur« . On peut néanmoins s’interroger sur la pertinence de faire un film sur une succession de rapports non-protégés à notre époque.

Si vous aviez vu son premier film The Myth of the American Sleepover, vous retrouverez ici les personnages, « réalistes mais à la marge« , plusieurs années plus tard et placés dans un cauchemar. Et pas n’importe lequel: celui que faisait le réalisateur étant enfant. Et c’est ici la normalité des monstres qui tend à les rendre d’autant plus effrayants.

Cinéphile, le réalisateur ici nous offre un certain nombre de références dont notamment La Féline de Jacques Tourneur.

Sortie prévue en janvier 2015.

"It follows" © Anne-Sophie Rivereau

« It follows »
© Anne-Sophie Rivereau

David Robert Mitchell, "It follows" © Anne-Sophie Rivereau

David Robert Mitchell, « It follows »
© Anne-Sophie Rivereau