Quel plaisir de débuter la 45ème édition du Festival du Cinéma Américain par la projection en avant-première du dernier film de Woody Allen, UN JOUR DE PLUIE A NEW-YORK, avec un casting novateur pour le réalisateur : Elle Fanning, Timothée Chalamet, Selena Gomez, mais aussi quelques « anciens » tels que Jude Law et Liv Schreiber.

Si le réalisateur n’a malheureusement pas pu être présent, il a enregistré un touchant message à l’attention du Festival, regrettant de ne pouvoir venir à Deauville.

Deux étudiants, Gatsby et Ashleigh, vont profiter d’une opportunité pour passer un week-end à New-York, ville natale du jeune homme. Ashleigh, journaliste en herbe, doit en effet s’y rendre pour interviewer Rolland Pollard, réalisateur ténébreux. Gatsby leur prépare un programme de rêve dans les endroits les plus courus de New-York. Mais leurs chemins vont momentanément se séparés au gré de rencontres étonnantes et de situations rocambolesques.

On retrouve ici avec un plaisir infini le Woody Allen des belles années de « Manhattan », « Annie Hall » et plus récemment « Midnight In Paris ». Il replonge dans son New-York adoré qu’il partage avec le spectateur, nous faisant aimé ce temps mélancolique sur fond de jazz.

Il distille ses remarques cyniques, son humour si particulier, et une part de sa personnalité dans ces personnages. Timothée Chalamet se glisse plutôt habillement dans les chaussures du jeune Woody Allen, adoptant sa diction saccadée et ses petites hésitations. Comment ne pas également le reconnaître, tantôt dans le rôle interprété par Jude Law d’homme trompé , ou de celui de Liev Schreiber, réalisateur éternellement insatisfait de sa réalisation. Les clins d’oeil sont nombreux comme dans cette réplique « c’est un scoop », qui fait échos au titre de l’un de ses films avec Scarlett Johansson.

La surprise principale vient de Selena Gomez qui est la plus juste de tous ces jeunes acteurs, et qui ne serait pourtant pas la première que nous aurions imaginé dans un une réalisation de Woody Allen. C’est aussi ça le talent des grands réalisateurs : voir chez les acteurs des facettes qu’aucun autre ne voit, les révéler, les sublimer.

Le film a été tourné en 2017 et sortira en France le 18 septembre. Sa sortie en salle aux Etats-Unis avait été annulée par Amazon après les déclarations de la fille adoptive du réalisateur. En réaction à ces révélations, Timothée Chalamet avait reverser son salaire en faveur de la fondation Time’s up et quelques autres.

Roy (Ben Foster) est un voyou qui truque des paris pour le compte d’un mafieux de la Nouvelle-Orléans jusqu’au jour où ce dernier lui tend un guet apen dans lequel se trouve prise également Rocky (Elle Fanning), une jeune prostituée. Ils prennent ensemble la fuite vers la ville de Galveston. Roy, gravement malade, n’a plus grand chose à perdre..

 

Un drame globalement réussi, brillamment interprété par les deux acteurs principaux. Ben Foster dégage une force incroyable et crève littéralement l’écran aux côtés d’une Elle Fanning qui alterne différents registres avec un talent égal. Si certaines scènes d’action et la scène finale souffrent de maladresses, les scènes entre les deux protagonistes sont elles d’une absolue beauté.

Depuis sa réalisation de « Respire », Mélanie Laurent a désormais un agent américain qui lui a permis d’accéder à des propositions de scénari différentes de ce qu’elle pouvait recevoir avant -soit des films d’époque qu’elle dit ne pas « se sentir capable de réaliser », ou des films sur la jeunesse. Le scénario de Galveston a fait mouche. Ce roman de Nic Pizzolatto, créateur de la série « True Detective » a immédiatement intéressé Mélanie Laurent, qui a tout de suite pensé à Elle Fanning, qu’elle ne connaissait pas encore personnellement. Après une brève rencontre via Skype, elles se sont lancées ensemble dans ce projet.

En conférence de presse Mélanie Laurent a évoqué les différences culturelles majeures dans le monde du cinéma, notamment l’absence de final cut pour le réalisateur. Aux États-Unis, c’est en effet le producteur qui a ce pouvoir. Elle racontait ainsi une anecdote à propos d’une des scènes qui se déroulent sue la plage, et pour laquelle sept pages de script étaient prévues initialement. Lors du tournage, la réalisatrice a décidé de les remplacer par un simple « Merci » de l’héroïne. Si le producteur a d’abord cru à une provocation, il a laissé sa chance à cette proposition et finalement été convaincu, puisque c’est bien ce qui a été retenu.

En salles le 10 octobre