La cérémonie du palmarès du 35è Festival du film de Cabourg – les Journées romantiques s’est tenue comme chaque année ce samedi soir au casino de Cabourg. Elle s’est ouverte avec un hommage rendu aux actrices Marisa Berenson -membre du jury long métrages- et Brigitte Fossey, membre du jury courts métrages. Elles ont reçu avec élégance et émotion des Swann d’honneur.

Brigitte Fossey et Marisa Berenson © Deauville, on t’aime !

Le jury longs métrages, présidé par Régis Wargnier, a récompensé The Whaler Boy, premier long métrage prometteur du réalisateur Philipp Yuryev. Le Grand Prix du Public a été décerné à Fisherman’s Friends, une comédie britannique telles qu’on les aime, signée Chris Foggin. Le jury jeunesse a lui attribué son prix à De nos frères blessés d’Hélier Cisterne.

Le Prix Gonzague Saint Bris, qui récompense désormais le meilleur scénario original romantique a été remis à Garçon Chiffon, écrit par Nicolas Maury et Sophie Filières.

Nicolas Maury © Deauville, on t’aime !

Emmanuel Mouret, grand timide comme il l’avoue bien volontiers, a de nouveau triomphé au Festival en remportant de nombreux Swann d’Or de la part du Comité des Swann pour son dernier long métrage Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait : le réalisateur a ainsi remis à son actrice Emilie Dequenne le Swann d’Or de la meilleure actrice, tandis que cette dernière lui a remis juste après celui du meilleur réalisateur. Jenna Thiam a quand à elle reçu le Swann d’Or de la révélation féminine.

Benjamin Lavernhe, sociétaire dela Comédie française et vu récemment dans Antoinette dans les Cévennes, a été récompensé du Swann d’Or du meilleur acteur pour son rôle dans Le discours de Laurent Tirard.

Félix Lefebvre est la Révélation masculine de cette édition, pour son interprétation dans Été 85 de François Ozon.

Maïmouna Doucouré, La réalisatrice de Mignonnes, a elle été récompensée pour le meilleur premier film romantique.

Ainsi se clôture une nouvelle édition du Festival de Cabourg que l’on aime tant. « Les romantiques sont ceux qui donnent des preuves d’amour » comme l’a si joliment dit Brigitte Fossey lors de la cérémonie. Nul doute que le Festival de Cabourg est un plus grand romantique et le prouve chaque année.

La 34è édition du Festival du Film Romantique – Cabourg a débuté aujourd’hui.
A l’instar des autres festivals, celui de Cabourg a lui aussi dû se réinventer, et avait été le premier à travailler sur un format drive-in.
Les films seront finalement présentés cet été en salles ou en ciné-plage, rendez-vous traditionnel du festival !

– En attendant, le Jury longs métrages, présidé par Benoit Magimel et notamment composé de Isild Le Besco et Doria Tillier, est réuni jusqu’à vendredi à Paris pour visionner les films présentés en compétition. Le Grand Prix se dévoilé le 19 juin.
– Les Courts métrages seront eux visionnés le 18 juin.
– Le comité des Swann d’Or composé de professionnels du cinéma s’est lui réuni fin mai afin de choisir comme chaque année les lauréats, choisis parmi les films romantiques sortis dans l’année précédant le Festival

Comme tous les Festivals prévus en début d’été, le Festival du Film Romantique de Cabourg a dû annoncer, suite aux nouvelles recommandations gouvernementales, qu’il ne pourrait pas se tenir sous son format habituel du 10 au 14 juin 2020.

Mais l’équipe organisatrice ne s’avoue pas vaincue et nous en sommes les premiers ravis, car ce Festival est toujours un bonheur. Elle a donc annoncé souhaiter « proposer un événement différent mais plein de surprises romantiques ! ». Ainsi comme chaque année le Comité des SWANN D’OR se réunira en amont des dates d’origine du Festival « afin de choisir la révélation féminine et masculine romantique de l’année, la meilleure actrice et le meilleur acteur romantique de l’année et le film romantique de l’année parmi les films sortis entre le 1er Juin 2019 et le 15 Mars 2020. » Le Palmarès pourra ainsi être annoncé en dépit des circonstances.

Le plaisir de ce Festival résidant également dans le fait de (re)découvrir les films romantiques de l’année, l’équipe du Festival travaille également sur l’organisation d’un Drive-In cinq soirs de suite au mois d’août, afin de pouvoir projeter les films sélectionnés. La faisabilité dépendra bien-sûr de l’obtention des autorisations nécessaires, mais cela permettrait de découvrir les films sous un format original et romantique.

A l’occasion de ce week-end hommage au centenaire du Prix Goncourt décerné à Marcel Proust les 26 et 27 octobre à Cabourg, de nombreux événements étaient organisés parmi lesquels une table ronde « Proust et le Goncourt », conversation entre Pierre Assouline, membre de l’Académie Goncourt, et Luc Fraisse, Professeur en université et membre de l’Institut Universitaire, commentateur et éditeur spécialiste de Marcel Proust.

L’échange était animé par Jérôme Bastianelli, Directeur Général délégué du Musée Quai Branly – Jacques Chirac et Président de la Société des Amis de Marcel Proust.

Pierre Assouline, qui a publié en mai 2019 « Proust par lui-même », estime que ce Goncourt n’a pas rendu service qu’à l’auteur et parle de « triplé : le Goncourt a lancé Proust, le Goncourt, prix qui a plus d’impact médiatique et commercial à partir de 1919, et Gallimard, qui jusque là était une maison confidentielle réservée à l’élite ».

Pour autant, si le Goncourt a rendu service à Marcel Proust, ce prix a fait grand bruit à l’époque. En effet, les protestations ont été nombreuses car c’est Roland Dargelès et son ouvrage « Les Croix de bois » qui étaient alors attendus, dans un pays rempli d’anciens combattants au sortir de la guerre de 14-18. Que le prix soit décerné à un jeune auteur aisé et réformé a été vivement critiqué. Luc Fraisse, qui vient d’éditer aux éditions de Fallois des nouvelles inédites de Proust, évoque ainsi les réactions de l’époque, précisant que la presse de gauche  » a hurlé que le prix aurait dû être remis à un jeune […] Cela a été politisé alors que pourtant il est difficile de cerner l’auteur sur le sujet ». Mais comme le souligne Pierre Assouline, « nous avons le regard des gens qui le lisent pour la première fois aujourd’hui, on sait que c’est un grand écrivain. La légende modifie le regard. » Ne fallait-il pas être visionnaire pour percevoir dans le style de l’auteur un talent unique.

Si nous lisons de moins en moins Proust, quelques pages parmi les centaines pourraient suffire dans un certaine mesure car « chaque page contient un monde » comme l’expliquait Luc Fraisse. Stéphane Heuet, qui adapte depuis plus de vingt ans A la Recherche du temps perdu en bande dessinée, a permis à de jeunes générations de découvrir l’auteur sous un abord en apparence plus accessible. En revanche se pose la question de la pertinence de publications telles que celle des nouvelles inédites. Si Luc Fraisse, qui trouve que c’est un « miracle de retrouver un ensemble pareil au lieu qu’il ne soit livré aux flammes ou à Sotheby’s » estime que cela permet de connaître ce qu’écrivait Proust à ses débuts, car un « écrivain se cache de plus en plus, se maîtrise » au fur et à mesure de son évolution. Pierre Assouline porte un regard différent sur ces nouvelles qui seront lui auraient dû rester inédites, ajoutant que « Proust avait exprimé le jugement le plus négatif sur ces textes en les retenant pas ».

Le mieux, c’est peut être de vous faire une idée par vous-même ?

Clément (Emmanuel Mouret), professeur des écoles aux côtés de Thomas (Laurent Stocker), son ami et Directeur, est passionné de théâtre et surtout amoureux d’une actrice connue: Alicia (Virginie Efira). Il fera également la rencontre de Caprice (Anaïs Demoustier), une jeune femme pleine de vie et surprises.

Emmanuel Mouret signe ici une très jolie comédie française qui ressemble plus aux films de Woody Allen qu’à ceux que nous connaissons dans le cinéma française. Musique jazzy, humour pince sans rire, le réalisateur semble totalement imprégné du rythme des du cinéaste américain, pour notre plus grand plaisir.

Le scénario et la très habile réalisation sont servis par les interprétations de certains des meilleurs acteurs français.

Le film a été récompensé du Swann d’Or du Meilleur Film en 2015 au Festival de Cabourg.