Projeté en première mais hors-compétition lors du 48e Festival du cinéma américain de Deauville, Blonde est l’une des sortie les plus attendues de l’année. Réalisé par Andrew Dominik, ce film de e-cinéma sortira sur Netflix le 28 septembre 2022. Il aura fallu près de quinze ans au réalisateur de l’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford pour adapter le livre de Joyce Carol Oates paru il y a plus de vingt ans maintenant.

Le livre ne se voulait pas une énième biographie. C’était de l’aveu même de son auteure une fiction autour de son histoire, et qui commence par des scènes extrêmement violentes avec sa mère. Le fil conducteur est la lutte de Norma Jean contre ses démons, prisonnière de son personnage de Marilyn Monroe, à la recherche permanente de l’amour dans sa vie personnelle et professionnelle, courant par là-même à sa perte.

Andrew Dominik a mis ses tripes sans cette réalisation. Le réalisateur s’est évertué à retranscrire le style de Joyce Carol Oates, car ce faux-biopic désormais monument de la littérature est d’une violence inouïe dans son récit des relations de Norman Jean avec sa mère et les hommes. Le réalisateur a pris le parti de la traduire dans des scènes très provocantes, parfois choquantes : beaucoup de nudité, des scènes de sexe qui crèvent l’écran et dérangent, tant par leur inutilité que par l’image de Marilyn qu’elles semblent salir encore et encore. Andrew Dominik, présent au Festival, a d’ailleurs précisé que seul Netflix lui avait finalement permis de produire ce film. A cela s’ajoutent nombres d’effets visuels, alternance entre le noir et blanc à la couleur, et des images à mi-chemin entre le cauchemar et l’hallucination.

Si le film a enfin pu se faire c’est aussi et surtout parce que Ana de Armas -récompensée d’un Prix du Nouvel Hollywood au Festival de Deauville- s’est fondu dans la peau de Norma Jean de façon bluffante. Neuf mois de travail notamment pour gommer son accent. Les reconstitutions des scènes de films cultes, les tenues iconiques recréées, et le casting qui entoure l’actrice -notamment Adrien Brody saisissant en Arthur Miller- contribuent à la construction de ce mastodonte.

L’actrice Ana de Armas et le réalisateur Andrew Dominik au Festival de Deauville © Anne-Sophie R

Le spectateur peut effectivement en ressortir étourdi, sonné ou bien encore écœuré, s’insurgeant que l’on puisse ainsi traiter l’image et le souvenir de cette icône.

Et si finalement le vrai génie c’était justement non pas de réaliser un énième documentaire sur la Marilyn de « Mr President« , mais de susciter l’indignation chez le spectateur qui souhaite la défendre, persuadé d’avoir avoir enfin percé une partie de son mystère.

28 septembre 2022 – Netlfix – 2h46

Ce nouveau film de et par Sean Penn était présenté en compétition au Festival de Cannes et en première au Festival du cinéma américain de Deauville. Il est inspiré du roman autobiographique de Jennifer Vogel « Flim-Flam Man: A True Family History » : cette jeune femme qui admirait son père quand elle était petite tentera une fois adulte de reconstruire sa relation avec lui. Elle se retrouvera en difficultés en découvrant ses activités de braqueur et de faussaire alors qu’elle début une carrière de journaliste d’investigation.

Un film qui semble avant tout réalisé par un père pour mettre sa fille Dylan Penn en valeur. Sean Penn essaye en effet depuis des années de faire décoller sa carrière d’actrice. S’il n’y a rien à redire au jeu de la jeune femme, qui a d’ailleurs reçu au Festival de Deauville un prix du Nouvel Hollywood, la réalisation est-elle en revanche très fatigante. Les longueurs, les effets de style, les changements d’époques…

Dylan Penn a reçu un prix du Nouvel Hollywood au Festival de Deauville © Deauville, on t’aime !

Cette mise en abîme de leurs relations donnent plus l’impression d’une psychanalyse en devant caméra et ‘une promotion familiale, en reléguant au dernier plan l’histoire dont être censé être tiré le film. Rappelons que Sean Penn avait été hué à Cannes en 2016 lors de la présentation de The Last Face. Ce n’est pas cette nouvelle réalisation qui changera la donne. Espérons que l’exercice ne soit pas contreproductif pour sa fille.

Sortie en salles le 29 septembre 2021 – Le Pacte

En 1857, le lexicographe et philologue écossais James Murray (Sean Penn) est embauché pour compiler la première édition de l’Oxford English Dictionary, ouvrage qui deviendra un dictionnaire de référence. Il évalue cette tâche monumentale lui prendra entre cinq et sept ans. Le Professeur décide alors de lancer un appel à soumissions, espérant recevoir l’aide de nombreux collaborateurs bénévoles du monde entier… Chester Minor (Mel Gibson), un chirurgien militaire américain souffrant de schizophrénie et de syndrome post-traumatique depuis la guerre de Sécession, va débuter une correspondance avec lui et soumettre plus de 10 000 entrées pour le dictionnaire, alors même qu’il est interné dans un hôpital psychiatrique britannique pour l’assassinat d’un innocent lors d’un moment de folie.

Inspiré d’une histoire vraie, le film raconte de façon classique mais très prenante l’histoire passionnante de cette véritable épopée que fût la création de ce dictionnaire. Mel Gibson et Sean sont tous deux brillants dans leurs interprétations et offre un très beau duo, entouré par un casting de second rôles à la hauteur, parmi lesquels (Nathalie Dormer et Laurence Fox.

Mel Gibson avait acquis il y a de nombreuses années les droits du roman de Simon Winchester « The Surgeon of Crowthorne » (« le Fou et le Professeur », Flammarion), mais avait dû laisser le projet en suspens. S’il avait d’abord souhaité le réalisé lui-même, il laissa finalement les rênes à Farhad Safinia, avec lequel il avait écrit le scénario de son « Apocalypto » en 2006. Il s’agit ici du premier long métrage du réalisateur né à Téhéran et qui a notamment étudié au King’s College de Cambridge.

Ce film a connu bien des déboires, ce qui explique notamment qu’il soit sorti trois ans après la fin du tournage (2016). Il y a notamment eu des conflits entre certaines sociétés de production. Le tournage avait pris du retard, entraînant un dépassement de budget, et des producteurs ont refusé d’accorder au réalisateur cinq jours de tournage supplémentaires à Oxford.

En 2017, Mel Gibson et sa société de production ont même intenté une action contre Voltage Pictures, leur reprochant d’avoir refusé ces jours de tournages supplémentaires ainsi que le final cut du réalisateur. La justice l’a débouté de sa demande et le litige a finalement été réglé à l’amiable, mais Mel Gibson et Farhad Safinia ont préféré prendre leurs distances avec ce film, estimant que la version sortie ne leur convenait pas. Le réalisateur est ainsi crédité sous le pseudonyme de P.B. Shemran, tandis que Mel Gibson a refusé de participer à la promotion du film, à l’instar de Sean Penn.

Aux Etats-Unis, le film n’a connu qu’une sortie limitée en salles puis en vidéo à la demande. En France il est sorti directement en vidéo en 2019 et a ensuite été présenté hors compétition au Festival du Cinéma Américain de Deauville en septembre 2020.

Source : Club 300, Variety, Deadline, The Hollywood reporter, Deadline,Wikipédia,

« Mel Gibson Sues Producer for Sabotaging « Labor of Love » Film » [archive du ], sur The Hollywood Reporter, 31 juillet 2017 

Eriq Gardner, « Mel Gibson Loses Court Bid to Reclaim Rights to ‘Madman’ Film » [archive], sur The Hollywood Reporter, 20 juin 2018

Dominic Patten, « Mel Gibson On ‘The Professor & The Madman’ ‘Disappointment’ & Legal Battle » [archive], sur Deadline, 6 avril 2019

Charles Barfield, « ‘The Professor And The Madman’ Trailer: Mel Gibson & Sean Penn Star In Film That Has Been Involved In Real-Life Legal Drama »

Cette réalisation de Bénédict Andrews est le récit d’une histoire méconnue, d’une autre facette de l’actrice Jean Seberg (interprétée par Krstien Stewart): elle d’une activiste en faveur des droits civiques des Noirs américains. Repérée par le Gouvernement, elle subira les pressions exercés par le FBI, la poussant à bout. En 1970, alors qu’elle est enceinte de sept mois d’un homme rencontré au Mexique, et en plein divorce avec Romain Gary (Yvan Attal), elle ira jusqu’à la tentative de suicide, perdant son enfant.

Kristen Stewart, présente au Festival du Cinéma Américain de Deauville pour recevoir un Deauville Talent Award, s’est exprimée sur son rôle dans ce film, expliquant qu’elle « trouvait ça dingue qu’on ne connaisse pas cette histoire » et apprécie le fait que Jean Seberg « était impliquée dans le mouvement mais n’en était pas le visage ». L’actrice interprète avec finesse et élégance ce rôle. La relation avec son mari Romain Gary est ici très peu abordée, ne faisait pas l’objet du film. Yvan Attal y a ainsi un tout petit rôle, se retrouvant selon ses propres mots « comme un jeune acteur ». Il l’a accepté pour l’expérience de travailler à l’étranger mais n’était pas ici la star. Cette fragilité était selon lui « toujours intéressante à retrouver ».

Le réalisateur nous permet de découvrir cette partie totalement méconnue de l’histoire de l’actrice décédée dans des conditions mystérieuses à quarante ans. Le producteur de cinéma Alain Mamou-Mani a lui aussi déclaré « c’est impossible qu’il s’agisse d’un suicide ». Il s’exprime à la lumière des recherches effectuées pour le roman qu’il a coécrit avec Antoine Lassaigne et qui vient de paraître « Kill Jean » aux éditions Balzac, dans le quel des personnages de fiction développent la théorie de l’assassinant de l’actrice. A ce jour, le mystère demeure.

Le film était présenté hors compétition à la Mostra de Venise et en avant-première lors de la soirée hommage à Kristen Stewart.

Kristen Stewart et Yvan Attal le soir de la projection en avant-première au Festival

Projection en avant-première lors du Festival

La nouvelle réalisation de Gurinder Chadah, réalisatrice de « Joue la comme Beckham » et « Le Dernier Vice Roi des Indes », a été saluée par une standing ovation à l’issue de sa projection en avant-première au Festival du Cinéma Américain de Deauville.

Fin des années 1980 dans une Angletterre en pleine crise politique et économique sous la Dame de fer, Javed, adolescent d’origine pakistanaise, se réfugie dans l’écriture pour échapper au racisme ambiant et au destin que son père, très conservateur, imagine pour lui.  Sa vie va être bouleversée le jour où l’un de ses camarades lui fait découvrir l’univers de Bruce Springsteen. Touché par les paroles du « Boss » qui semblent décrire tout ce qu’il vit, Javed va être animé d’un nouvel élan.


Ce film est inspiré d’une histoire vraie, objet du livre « Greetings from Bury Park », récit autobiographique du journaliste Sarfraz Manzoor, passionné par Bruce Springsteen. La réalisatrice, présente à Deauville, a expliqué avant la projection les débuts de ce film : alors qu’elle était avec l’auteur à la projection d’un documentaire sur Bruce Springsteen, ils ont rencontré le chanteur, et lui ont demandé en personne si elle pouvait adapter le livre en film. Le chanteur a donné immédiatement son accord.

Elle a choisi pour le rôle principal Viveik Kalra, dont c’est le premier film et qui transforme parfaitement l’effet.

Dans ce feel good movie la réalisatrice parvient à aborder la situation en Angleterre à cette époque sur fond de tubes de Bruce Springsteen. Néanmoins elle semble n’avoir pas su choisir entre comédie musicale et comédie dramatique, créant un léger déséquilibre entre les deux moitiés du film et des longueurs dans la première partie.

Heureusement, la bonne humeur l’emporte à la fin.

Quinze ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les agences de renseignement et de sécurité intérieure israéliennes échafaudent une mission secrète afin de capturer le tristement célèbre Adolph Eichmann. Déclaré mort lors du chaos qui a suivi la chute de l’Allemagne nazie, il vit et travaille désormais sous une nouvelle identité dans la banlieue de Buenos Aires en Argentine avec sa femme et ses enfants.

Réalisé par Chris Weitz et interprété par Chris Isaac, Sir Ben Kingsley et Mélanie Laurent, ce biopic est trop lent, sauvé par le jeu de Sir Ben Kingsley -très bien grimé- et Chris Isaac.

Le film ne sortira que sur Netflix (le 3 octobre)

 

 

Tami Oldham (Shailene Woodley) et Richard Sharp (Sam Claflin) décident de convoyer un bateau à travers le Pacifique et se retrouvent pris au piège dans un terrible ouragan. Après le passage dévastateur de la tempête, Tami se réveille et découvre leur bateau complètement détruit et Richard gravement blessé. À la dérive, sans espoir d’être secouru, Tami ne pourra compter que sur elle-même pour survivre et sauver celui qu’elle aime.

Cette réalisation un peu niaise ne rend pas véritablement hommage à la résistance héroïque de Tami, et tranche avec l’efficacité de « Everest » que le réalisateur Baltasar Kormakur était venu présenté également à Deauville en 2015 avec Jason Clarke.

Néanmoins, les effets spéciaux sont bons, et le film mérite d’être vu jusqu’à la fin, l’intérêt majeur résidant dans le dernier quart d’heure…

En salles depuis le 4 juillet

Cette réalisation de Joseph Kosinski est inspiré d’une histoire vraie.  L’Arizona est ravagé par les incendies de forêt qui déciment la région. Seuls les pompiers certifiés « hotshots » ont la possibilité de se rendre en première ligne pour le combattre. Eric Marsh (Josh Brolin), chef d’une caserne locale,  et son équipe font tout ce qu’ils peuvent pour obtenir cette qualification qui pourra leur permettre de protéger la ville de Prescott et leurs familles. En juin 2013, à force d’entrainement, ils obtiennent  leur certification et vont devoir affronter l’incendie le plus gigantesque que la région ait connue.

Ce biopic permet tout d’abord de découvrir toutes les techniques employées par les unités chargées de lutter contre les terribles feux de forêts qui ravagent chaque été les Etats-Unis. Mais ce terrible épisode auquel est consacré ce long métrage est malheureusement inspiré de faits réels et montre le dévouement total de ces jeunes hommes. Le film est très bien réalisé, très bien interprété également par les acteurs chevronnés Josh Brolin et Jeff Bridges ainsi que le talentueux Miles Teller, découvert à Deauville lors de la présentation en compétition de « Whiplash ».

Disponible en e-cinéma le 13 septembre

La jeune Emilie Dickinson grandit en Nouvelle-Angleterres dans un pensionnant pour jeunes filles, mais son esprit déjà rebelle peine à se fondre dans e moule qu’on tente de lui imposer.

De retour dans la demeure famille avec ses parents, sa soeur Vinnie et son frère Austin, elle se jette à cors perdu dans l’écriture de poésie, espérant être publiée. Sa rencontre avec une mondaine très indépendante et libertaire pour l’époque va conforter Emilie dans son rejet des conventions sociales de l’époque.

Elle est aujourd’hui considérée comme l’un des plus grands poètes Américians.

Quel changement pour Cynthia Nixon, après des années dans le rôle de Miranda dans la série « Sex & the City », que d’interpréter une célèbre poétesse du XIXème siècle dans un biopic. Si ce n’est pas son premier rôle depuis la série, c’est probablement l’un des plus forts. Film d’époque, biopic, plusieurs challenges relevés haut la main pour une actrice dont le talent est trop peu souvent mis en valeur.

 

 

 

Projection en avant-première du nouveau film de Michael Radford, A MUSIC OF SILENCE avec Antonio Banderas, en la présence de l’acteur
Michael Radford salue l’humilité et le talent de l’acteur, qui lui a remercié la France d’aimer autant le cinéma.
Un très beau biopic sur Andrea Bocelli, Banderas dans le rôle du Maestro qui le mènera vers le succès