Premier long métrage de la jeune réalisatrice Annabelle Attanasio, ce drame se déroule dans le Montana, entre Mickey et son père, vétéran accro aux opiacés dont elle s’occupe. Quand l’opportunité se présente de quitter cet environnement lourd pour une nouvelle vie en partant à l’université, le choix sera difficile à faire.
La réalisatrice confiait avoir voulu traiter, dans ce film qu’elle qualifie de « très cher à son coeur » , la réalité du syndrome post-traumatique et ses conséquences, mais vues à travers les yeux de sa fille. Aussi pour ce rôle principal a-t-elle choisie Camilla Morrone pour son « côté caméléon », lui permettant d’incarner tout à la fois « une personne jeune qui pense que son père est quelqu’un de bien, mais aussi une certaine maturité lui permettant de réaliser que son père est nocif » .
L’actrice interprète parfaitement ce rôle de jeune fille égarée en proie au poids des responsabilités qui ne devraient pas lui incomber à son âge, mais aussi à la culpabilité engendrée par la co-dépendance avec son père : accro aux médicaments et victime du syndrome post-traumatique, il ne peut se gérer seul, et est en quelque sorte materné par sa fille, tandis qu’elle a besoin de son père. Cette figure paternelle est interprétée par James Badge Dale, habitué des rôles de soldats et vétérans. Vous avez notamment pu le voir dans des séries telles que « 24H », « les Experts » mais également l’année passée dans « Line of Fire« .
L’année dernière, un film présenté en compétition portait également sur l’histoire d’un vétéran et de la relation avec sa fille : Leave no Trace de Debra Granik avec Ben Foster. Le SPT est de fait très présent dans le cinéma indépendant américain car il est malheureusement le quotidien d’un grand nombre de soldats revenus du front. Si dans cette réalisation le père avait tendance à surprotéger sa fille, la coupant de toute civilisation, la relation est inverse dans « Mickey and the Bear ». Son père ne s’occupe plus d’elle, et est désormais quasiment à sa charge, inversant ainsi les rôles.
Le message est porteur, mais l’on peine à ressentir une véritable sympathie pour les personnages. La jeune réalisatrice n’a néanmoins que 26 ans et signe un long métrage déjà plutôt abouti, d’ailleurs présenté à l’ACID à Cannes. A suivre
