Mimi (Daphné Patakia) a presque trente ans et rêve toujours à ce qu’elle pourrait faire quand elle sera grande. Alors qu’elle se décide à chercher du travail, elle fait la connaissance de Paul (Benoît Poelvoorde), un avocat sur la touche. Ensemble ils vont tenter de défendre Christophe (Raphaël Quenard), un petit arnaqueur qui clame son innocence. Si Paul voit dans cette affaire un moyen de se refaire financièrement, Mimi y voit, elle, une mission, un chemin vers la justice et la vérité.

Marie Garel-Weiss scénariste et réalisatrice française, signe ici son second long-métrage. Cette comédie est une belle réussite : le scénario est percutant, vif et sensible, et servi par un beau casting composé d’acteurs chevronnés et de jeunes acteurs qui sont en train de se hisser au sommet.

Agnès Jaoui, en avocate débordée, nous rappelle sa belle époque aux côtés de Jean-Pierre Bacri dans Un Air de Famille de Cédric Klapisch. Benoît Poelvoorde renoue avec un style qui lui convient parfaitement tant il semble de nécessiter aucun jeu de sa part : l’homme un peu en marge de la société qui tente de naviguer à vue, mais généreux et sensible quand il s’ouvre.

Daphné Patakia qui incarne Mimi porte ce personnage d’une façon d’autant plus incroyable que le rôle est loin d’être facile. Personnage borderline qui marche sur un fil entre ses obsessions, sa volonté, et le monde qui l’entoure et les règles qui le régissent. Raphaël Quenard quant à lui n’en finit pas de nous surprendre. Il a d’ailleurs reçu au Festival du FIlm Romantique de Cabourg le Prix de la Révélation Masculine pour son interprétation dans Chien de la Casse.

Ce duo d’acteurs crève l’écran et tient le spectateur en haleine dans cette comédie dramatico-romantique. Les personnages sont développés et l’histoire repose entièrement sur leur personnalité.

A l’instar de ses précédents films Marie Garel-Weiss ils évoluent en marge de la société chacun pour des raisons qui lui sont propres : volonté de prendre de la distance, réclusion, ou profil psychologique.

La réalisatrice précise :

« Cela rejoint sans doute mon sentiment que tout le monde finalement avance en dehors des clous, tout le monde se sent « à part ». Mais en ce qui concerne les pathologies, les troubles, que ce soit chez les schizophrènes, les bipolaires, les dyslexiques ou tout autre profil que la société accueille difficilement ou pas du tout, je suis fascinée par leurs capacités compensatoires hors du commun, que je considère comme des dons. Imaginer que l’on puisse « faire famille », se trouver un compagnon de route me donne de l’espoir. Le groupe commence par deux personnes, d’où le duo : à deux, c’est mieux ! » (Source : AlloCiné)

19 juillet 2023 – 1h31 – Pyramide Production