Une famille américaine d’origine sud-coréenne s’installe dans l’Arkansas où le père de famille qui rêve depuis toujours d’une grande parcelle pour faire pousser des légumes coréens, créer son jardin d’Eden. Il a investi pour cela la quasi-totalité de leurs économies dans ce terrain et un mobile home, et doit continuer en parallèle à travailler avec sa femme dans une usine où ils sont sexeurs de poussins. Leurs enfants Anne et David devront eux aussi s’habituer à cette nouvelle vie, notamment le petit garçon qui souffre d’un souffle au coeur et devra aussi à la présence d’une grand-mère coréenne qu’il ne connaissait pas.
Il décrit avec beaucoup de tendresse et d’amour les liens familiaux, dont les valeurs sont particulièrement chères dans la culture asiatique : le lien entre la maman et son petit-garçon malade, entre frère et soeur, les relations au sein du couple et surtout le lien qui se créer entre ce petit-garçon et une grand-mère qu’il ne connaissait pas et « ne ressemble pas à une mamie ». Tous font de ce film sa richesse et sa beauté.
D’autant que cette histoire universelle est interprétée par des acteurs aussi émouvants que drôles. L’acteur principal Steven Yeun (The Big Band Theroy, Okja sélection à Cannes en 2017 et Burning de Lee Chang-Dong) est entouré de Yeri Han, Youn Yuh Jung, Alan Kim, Noel Kate Cho et Will Patton dans un rôle à contremploi.
Le travail de la terre est également valorisé, avec les magnifiques images de Lachlan Milne. Si le protagoniste cultive des légumes coréens, le titre du film, minari, rappelle la plante que cultive la grand-mère.
Le premier long-métrage de Lee Isaac Chung, Munyuragando, une drame sur une famille rwandaise, était présenté en 2007 au Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard. Minari est sa quatrième réalisation qui retrace son histoire personnelle, et c’est pour cette raison qu’il a choisi volontairement d’attendre d’avoir mûri tant dans sa personnalité et que dans son art avant de la porter à l’écran. Quelle réussite.

1h55 – ARP